samedi 8 mai 2021

Frère d’âme par David Diop – avis de lecture


 

Quatrième de couverture :

« Moi, Alfa Ndiaye, dernier fils du vieil homme, j’ai vu les obus malicieux, les ennemis aux yeux bleus, le ventre ouvert de mon plus que frère, Mademba. Par la vérité de Dieu, j’ai entendu le capitaine Armand et son sifflet de mort, les cris des camarades. Ils disent que je mérite une médaille, que ma famille serait fière de moi. Moi, Alfa Ndiaye, dernier fils du vieil homme, je suis tirailleur sénégalais. »

Frère d’âme est un roman historique écrit par David Diop. L’histoire se déroule pendant la première guerre mondiale. Le personnage principal est Alfa Ndiaye, un tirailleur sénégalais dans l’armée de la France, qui a eu une expérience profondément troublante dans sur le champ de bataille.

L’histoire commence par la mort de Mademba Diop dans des circonstances horribles, la personne qui Alfa appelle comme son plus que frère. Mademba a demandé à Alfa de le tuer pour mettre fin à ses souffrances, ce qu’Alfa ne pouvait se résoudre à faire. Depuis cet incident, Alfa voulait se venger de l’ennemi « aux yeux bleus » et il a recréé la scène de la mort de Mademba plusieurs fois avec un soldat ennemi. Son propre camp et son capitaine dans la tranchée était inquiété par Alfa et voulait le retirer des fonctions de combat.

C’était une prémisse très intéressante et j’aimait le style de narration d’auteur. Plusieurs fois, Alfa racontait son passé au lecteur / à la lectrice, mais cette remémoration est à cause aux événements actuels et nous pourrions donc dire que la narration est toujours linéaire. D’abord, il nous raconte son avis sur la tranchée et les expectations sur les soldats noirs : de se comporter comme sauvages pour intimider l’ennemi car c’est la perception sur eux. Il a aussi montré une déconnexion entre les Français dans la trachée et les Africains et quelques instances de comédie noire (que leur mort vaut la peine à cause de la pension de famille).

La raison pour le bizarre comportement d’Alfa après la mort de Mademba serait identifiée comme un trouble de stress post-traumatique (TSPT) aujourd’hui. Il a été considéré comme un paria par les Français et les Africains dans son campe, ces derniers qui le considèrent comme un djëmm (diable en Wolof) – j’aimais les références Wolof, mêmes les croyances et les contes raconté par Alfa.

Ma partie favorite était la narration d’histoire de famille Ndiaye par Alfa – dans un petit village en Sénégal – on apprend les traditions du village, la situation politique et aussi les risque et leurs relations avec les voisins. On apprend aussi comment la relation entre Alfa et Mademba était développé – et le contraste de leurs personnalités où Mademba était l’intellectuel (qui parlait français) et Alfa était « l’homme forte ».

J’aimerais s’il y avait un peu plus des pages sur le livre – parce que j’étais très intéressé par la partie sur Sénégal et j'aurais aimé en avoir beaucoup plus. Alfa est un personnage avec qui on peut sympathiser mais nécessairement aimer est j’apprécie cette complexité.

A conclure, cette une excellente lecture et je donne une note de huit sur dix.

Rating – 8 / 10

Bonne journée,
Andy

samedi 24 avril 2021

Fille, femme, autre par Bernadine Evaristo – avis de lecture


 

Quatrième de couverture :

« Imaginez un chœur polyphonique réunissant douze femmes dont un homme trans, âgées de 19 à 93 ans, presque toutes noires, chantant leur(s) expérience(s) britannique(s) dans une scénographie multipliant décors et points de vue de Newcastle à Cornwall en passant par Londres et dans une chronologie s'étendant du XXe siècle aux trébuchements d'un XXIe siècle remodelé par les mouve-ments #metoo et #Blacklivesmatter. Cela donne Fille, Femme, autre, un roman-fusion époustouflant où, comme le soutien-gorge en son temps, la ponctuation a été allègrement jetée par la fenêtre. Son auteure, Bernardine Evaristo, a raflé comme une tornade dans son passage tous les honneurs dont le Man Booker Prize 2019 devenant ainsi la première femme noire à recevoir le prestigieux prix. »

A noter : J’ai lu le roman en anglais

Femme, fille, autre est un roman de Bernadine Evaristo, lauréat du prix Booker en 2019, qui met en scène douze personnages principaux, tous des femmes noires britanniques. Chacun de ces personnages était lié d’une manière ou d’une autre ; inévitablement, les deux premiers personnages soit une relation mère-fille (ou l’inverse) et le troisième est une femme étroitement impliquée dans la vie de l’une ou des deux.

Les personnes dans le roman sont de différentes couches de la société – une dramaturge aisée et sa fille rebelle, une immigrée nigériane qui dirige une entreprise prospère et sa fille qui est admise à Oxford et en train de perdre son identité « nigériane », une enseignante, une mère célibataire une mère célibataire adolescente en difficulté, un personnage qui s'identifie comme « neutre du point de vue du genre », etc. A travers ces personnages, l’auteur explore de multiple thèmes – le patriarcat, les privilèges, le racisme, l’intersectionnalité – dans laquelle certains des personnages sont souvent confrontés à une discrimination à trois niveaux, le fait d’être une femme, d’être noir et d’être lesbienne.

Le roman est écrit d'une manière étrange, je me suis d'abord demandé s'il y avait une erreur dans ma version du livre ou s'il y avait une erreur d'impression tout au long du livre. Le livre a une structure poétique dans laquelle il n'y a presque pas de phrases complètes et des sauts de paragraphe tout le temps. Cependant, je m'y suis habitué dès les vingt premières pages et j'ai pu alors apprécier ce style d'écriture.

J'ai aimé la façon dont chacun de ces personnages était relié - ce qui a ajouté un élément de suspense involontaire, à savoir à quel moment ce personnage va être relié à un ou plusieurs autres personnages précédents. Cependant, la relation entre les personnages n'est pas aussi importante que les individus eux-mêmes, car chacun d'entre eux avait ses propres complexités. Ma section préférée a été le chapitre avec Bummi (l'immigrée nigériane mentionnée plus haut) et sa fille Carole, qui regardait de haut la plupart de ses camarades de classe, puis l'histoire est présentée du point de vue d'une de ces camarades. L'histoire est présentée du point de vue d'une de ces camarades. Cela devient intéressant lorsque chaque personnage semble justifié en racontant l'histoire de son point de vue.

J'étais circonspecte quant à la manière dont elle avait exprimé certains de ses messages, peut-être pour mieux s’engager à un public mondial (je suis sûre que l'auteur connaît mieux l'Afrique de l'Ouest que moi). C'est le cas lorsqu'elle utilise à plusieurs reprises le mot « nigérian » - comme lorsque Bummi dit à Carole qu'elle doit embrasser son identité nigériane et n'épouser qu'un homme nigérian, alors qu'il s'agit d'un endroit très diversifié sur le plan culturel, les ethnies n'ayant que peu de liens entre elles. D'après leur profil, j'ai pu déduire que Bummi était Igbo et que chaque fois qu'elle disait « Nigérian », elle parlait peut-être d'un Igbo ou d'un groupe ethnique apparenté (et probablement pas d'un Haoussa ou d'un Peul qui sont aussi des « Nigérians »).

J'ai apprécié tous les chapitres, mais certains pourraient avoir l'impression qu'il y a une forte répétition, la plupart des personnages répétant souvent les mêmes thèmes de patriarcat ou d'intersectionnalité. J'ai également pensé qu'il aurait pu y avoir un peu plus de diversité dans le livre - avec un personnage britannique blanc moins privilégié. Il y a eu une conversation prometteuse entre Yazz, la fille adolescente d'un dramaturge, et son amie cornouaillaise au sujet des « jeux olympiques du privilège » et j'aurais peut-être aimé une histoire consacrée à cette amie. Mais j'apprécie que tous les personnages ne soient pas basés à Londres.

Dans l'ensemble, ce livre a été une excellente lecture - c'était un style d'écriture engageant pour diverses raisons (que ce soit la langue ou même la structure), les multiples thèmes qui ont été explorés et les personnages attachants. Sur cette note, je donnerais à ce livre une note de huit sur dix.

La note – 8 / 10

Bonne journée,
Andy

samedi 10 avril 2021

Shalimar le clown par Salman Rushdie – avis de lecture

 


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Quatrième de couverture :

« Los Angeles, 1991. Maximilien Ophuls, ex­ambassadeur des États-Unis en Inde, devenu chef de la lutte antiterroriste en Amérique, est égorgé devant le domicile de sa fille illégitime India. Il a été tué par un mystérieux Cachemiri, Shalimar le clown, son chauffeur. Tout semble indiquer un acte politique, mais il s'agit d'un crime passionnel d'une nature très spéciale...

Voici l'histoire d'un amour qui connaît une fin tragique : celle de Maximilien, de son meurtrier et de sa fille - ainsi que de la femme qui unit leurs destins. Une épopée qui s'étend de la Californie à la France, l'Angleterre et surtout, au Cachemire, paradis terrestre peuplé de pêchers et d'abeilles, de femmes aux yeux émeraude et d'hommes assassins : un paradis détruit plutôt que perdu. »

A noter : j’ai lu le roman en anglais

Shalimar le clown est un roman écrit par Salman Rushdie dans les années 2000, avec quatre personnages principaux et une intrigue située dans trois différents continents. Comme plupart des romans de Rushdie, il y a l’histoire d’une famille avec la politique des lieux concernés en arrière-plan.

A venir dans l’intrigue, un ancien diplomate d’Etats-Unis est tué par son chauffeur. L’histoire ensuite remonte dans le temps, au Cachemire, et met en scène une jeune fille rurale hindou, Boonyi, qui est amoureuse d’Abdullah Noman, un musulman cachemiri qui fait des numéros de funambule dans le village. Malgré leurs différences religieuses, les anciens du village sont favorables à leur mariage, ce qui permettrait également d'affirmer qu'ils sont Cachemiris avant leurs identités religieuses.

Dans l’autre côté, il y a un homme ambitieux à Strasbourg – Maximilian Ophuls. Son tact et ses talents de séducteur font de lui un atout précieux pour la résistance française contre le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il part aux États-Unis et est affecté en Inde en tant qu'ambassadeur. C'est là que commence l'histoire d'amour de Max avec le Cachemire.

L'histoire a quatre personnages principaux et chacun d'entre eux a un segment qui porte son nom. Les quatre sont Max, India (la fille de Max), Boonyi et le personnage principal, Shalimar le Clown. Cette histoire se déplace à travers les époques et, comme les autres romans de Rushdie, elle comporte de nombreux personnages complexes, dont certains sont basés en Occident et ont des liens avec l'Asie du Sud. L'auteur joue souvent sur le fait que les gens ont des identités multiples et agissent en conséquence - par exemple, Max - un Français d'une région qui a souvent basculé entre la France et l'Allemagne, avec une femme britannique, et qui deviendra plus tard un diplomate américain.

Le changement politique et la radicalisation qui ont eu lieu au Cachemire ont été bien mis en évidence par l'auteur - où une culture qui encourageait les mariages interreligieux et participait à des événements sociaux ensemble, indépendamment de la religion, a été entraînée dans la violence et finalement vers la catastrophe. L'effet du conflit sur les civils est bien mis en évidence, qu'il s'agisse des atrocités commises par les extrémistes musulmans ou par l'armée indienne.

Un personnage tout aussi intéressant était le personnage titre - Shalimar le clown, qui se contentait de rester dans le village et qui était tombé amoureux de Boonyi, qui avait de plus grandes ambitions et ne voulait pas être « coincé » au même endroit et cherchait une occasion de partir. Cependant, le segment avec Shalimar et Boonyi était un peu long - avec trop de personnages introduits et au-delà d'un certain point, il devenait difficile de les suivre, surtout si l'on considère qu'ils étaient importants dans les phases suivantes.

L'auteur étant lui-même athée, il n'a pas hésité à faire ressortir les absurdités de la religion, avec un peu d'humour noir lorsqu'un groupe de femmes musulmanes apaise une foule extrémiste en utilisant les limites religieuses des hommes.

Sans gâcher votre plaisir, je dirais que je n'ai pas été satisfaite de la fin du livre. Ce n'était pas particulièrement mauvais, mais compte tenu de la façon dont l'histoire se déroulait, ce n'était pas tout à fait ce que j'attendais.

D'un point de vue personnel, cette histoire m'a beaucoup touchée, étant donné que j'ai vécu la majeure partie de ma vie en Inde et une grande partie en France (ma résidence actuelle), et que tous les personnages principaux sont originaires de ces endroits, et que j'ai vraiment apprécié la description de la ville de Strasbourg, autant que ma visite de la ville. Donc, si vous pouviez vous identifier aux thèmes sous-jacents, vous pourriez l'apprécier davantage, mais quoi qu'il en soit, c'est une excellente lecture.

En conclusion, on pourrait classer cette histoire dans la catégorie des clichés sur l'amour, l'ambition, la jalousie et la vengeance, mais ce qui la rend spéciale, c'est la narration et les thèmes subtils qui se cachent en arrière-plan. Si vous avez apprécié d'autres œuvres de Rushdie, ce livre sera également une lecture agréable - je ne le placerais pas tout à fait au niveau des Enfants de minuit ou des Versets sataniques, mais un cran en dessous et sur cette note, j'attribuerais à ce livre une note de sept sur dix.

La note – 7 / 10

Bonne journée,
Andy

samedi 20 mars 2021

8 clés pour travailler à l’international par Erin Meyer – avis de lecture



 To read the review in English, click here

Quatrième de couverture :

‘Que vous soyez manager ou collaborateur, que vous travailliez dans votre pays natal ou en expatriation, que vous gériez des équipes multiculturelles ou que vous soyez amené à communiquer avec des individus à des milliers de kilomètres de vos bureaux, ce livre est indispensable. En experte reconnue, Erin Meyer nous donne les clés pour rendre possible une collaboration harmonieuse entre des personnes aux racines culturelles radicalement différentes. Son échelle à huit axes est un modèle pratique et facilement applicable pour comprendre et décoder les différences culturelles ainsi que leur influence globale sur le travail dans un cadre international.’

A noter : J’ai lu ce livre en anglais

8 clés pour travailler à l’international est un livre qui explique les différences culturelles entre différentes régions autour du monde et pourquoi il est important de les comprendre afin d’améliorer l’efficacité d’une équipe multiculturelle. Le livre est écrit par Erin Meyer, un professeur basé en France, née aux Etats-Unis.

Les 8 clés qu’elle a données sont communiquer, évaluer, persuader, diriger, décider, faire confiance, ne pas être d’accord, programmation des horaires (j’ai traduit d’anglais, ces ne sont peut-être pas les mêmes titres en français). Pour chacune de ces clés, l’auteur a établi une échelle binaire (exemple : pour diriger – égalitaire vs hiérarchique) et le livre est divisé en huit chapitres pour chacune d’elles.

La seule chose que j'ai retenue de ce livre est que nous devons être conscients que les gens se comportent d'une certaine manière pour des raisons culturelles ou autres et pas nécessairement pour offenser l'autre personne. Il s'agit là d'un bénéfice du doute qui, selon moi, devrait être accordé aux gens indépendamment des différences culturelles (même à votre voisin d'enfance). Il est intéressant de noter que les perceptions culturelles sont relatives - dans son livre, elle explique que l'Allemagne est stricte en matière d'horaires, la France relativement moins et l'Inde est flexible. Ainsi, un Allemand estime que les Français sont trop flexibles en matière d'horaires, tandis que les Indiens les trouvent trop rigides. Ayant moi-même été élevé en Inde, je dirais que, pour moi, arriver en retard sans raison n'est pas un bon comportement, où que ce soit, y compris en Inde.

À un moment donné, elle a mentionné que certaines de ses observations étaient des "simplifications excessives". J'irais même plus loin en disant qu'il ne s'agit pas de certaines, mais de la majeure partie de son livre - qui s'appuie sur des stéréotypes et des préjugés. S'il est vrai que certains stéréotypes peuvent être vrais, agir en fonction d'eux comme le suggère l'auteur peut conduire à se mettre sur une pente très glissante.

Le livre semblait pauvre en recherche - aucune référence sur les études ou les données ou la taille de l'échantillon qu'elle avait utilisé pour construire ses huit axes d'échelle pour les différents paramètres. Le livre était entièrement basé sur ses expériences personnelles. Bien que les expériences individuelles donnent des leçons précieuses, les conclusions qu'elle a tirées de ces anecdotes personnelles sont trop fortes. Ceci est pertinent si l'on considère qu'il ne s'agit pas d'un livre relatant ses expériences dans le monde de l'entreprise à travers les différentes zones géographiques, mais d'un livre fournissant des instructions sur la façon de préparer des présentations ou de s'engager dans des négociations d'entreprise à ses lecteurs.

Grâce à ses expériences personnelles, elle semble avoir des connaissances sur les États-Unis et l'Europe occidentale (en particulier la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas). Cependant, sa connaissance de l'Asie semble superficielle et souvent contradictoire : d'un côté, elle fait référence à une supposée sphère de culture confucéenne qui couvre un très large territoire allant du Vietnam, de la Chine, de la Corée jusqu'au Japon, et de l'autre, elle parle de la différence entre les cultures chinoise et japonaise.

La culture est un facteur qui n'est pas uniquement influencé par la nationalité, elle peut jouer un rôle important mais il y a aussi la question de l'environnement, de l'éducation rurale ou urbaine, etc. Il peut y avoir plusieurs cultures distinctes au sein d'un même État souverain - l'auteur elle-même se qualifie souvent de mère du Minnesota, et non de mère américaine ou même de mère du Midwest.

J'aurais peut-être été intéressé qu'elle aborde la question de savoir ce qui renforce la culture au sein de grands groupes de personnes - est-ce les traditions familiales ? Le système scolaire ? Elle tente partiellement de répondre à cette question en disant que son fils a une « culture française » parce qu’il est dans une école française, mais elle ne s'étend pas sur ce point. Si elle range aisément les gens dans des cases en fonction de leur passeport, elle évite de placer les États multiculturels d'Europe dans l'un des axes ou même d'en parler - comme la Belgique ou la Suisse. D'ailleurs, lorsque la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni peuvent être considérés comme si distincts, il est plutôt naïf de peindre d'un seul coup de pinceau de grands pays multiethniques comme l'Inde ou la Chine.

Bien qu'il puisse être important de s'orienter dans les différences culturelles, ce livre ne fournit pas de solutions. J'ai rencontré l'équivalent de presque toutes les personnes citées dans ses anecdotes au cours de ma période dans le monde de l'entreprise et elles n'étaient pas nécessairement originaires des pays décrits par l'auteur et parfois, de la « culture opposée » (selon ce livre).

Ce livre s'adresse en grande partie aux Américains et joue sur les stéréotypes et les préjugés américains. Il pourrait apporter un éclairage aux personnes qui n'ont jamais eu d'interactions avec des personnes d'autres régions du monde. Pour ceux qui en ont eu, ce livre est inexact et n'aide pas. Sur cette note, je donne à ce livre une note de quatre sur dix.

La note – 4 / 10

Bonne journée,
Andy

lundi 22 février 2021

Un rien peut tout changer par James Clear – avis de lecture


 

Quatrième de couverture :

« Vous avez du mal à changer vos habitudes ? Le problème ne vient pas de vous, mais des moyens que vous utilisez. Les mauvaises habitudes se répètent non pas parce que vous ne voulez pas changer, mais parce que vous utilisez des moyens incompatibles avec le changement.

Un rien peut tout changer vous propose une méthode efficace qui va bousculer vos habitudes ! Quels que soient vos objectifs, ce livre vous apporte les clés pour vous améliorer progressivement, grâce à de petits changements quotidiens. Il vous offre des stratégies pratiques vous permettant de parfaitement maîtriser d’infimes actions menant à des résultats concrets.

Créez de bonnes habitudes, abandonnez les mauvaises ! »

A noter : j’ai lu ce livre en anglais

Un rien peut tout changer (Atomic Habits) est un livre d’auto-assistance avec un but d’expliquer comment créer des habitudes efficaces. J’ai lu Le pouvoir des habitudes par Charles Duhigg il y a quelques ans qui était similaire. James Clear, l’auteur du livre était inspiré par Du pouvoir des habitudes ; le problème était, bien que j’aie lu le livre de Charles Duhigg, à mettre en œuvre ses suggestions n’était pas facile. Certains de mes amis ont suggéré que ce livre nous aide à mettre en œuvre les changements qui mènent à l’acquisition d’habitudes.

L’auteur a commencé par se présenter et sur un terrible accident survenu en jouant baseball ; et il a pris des habitudes qui l’ont aidé à exceller dans ce même sport après sa récupération. Le titre est expliqué ensuite – qu’il faut focaliser sur les systèmes et les processus qui déterminent nos habitudes – et ce que on doit faire, c’est apporter plusieurs changements atomiques à notre façon de travailler, ce qui conduirait finalement à de meilleures habitudes.

L’auteur nous a proposé quatre lois – le rendre évident, le rendre attrayant, le rendre facile, et le rendre satisfaisant (peut-être les expressions sont différentes dans la traduction française). Il a consacré une section à chacune de ces « lois » et proposé des méthodes pour les mettre en œuvre. Il soulignait également que les processus des « habitudes atomiques » s’appliquent même aux habitudes indésirables, la raison pour laquelle nous sommes incapables de changer plusieurs de choses dans notre façon de faire que nous sommes incapables de changer.

Je pourrais comprendre presque tout ce que l’auteur avait écrit dans le livre et je suis sûr que la plupart d’entre vous seraient capables également. J’ai fait la même erreur comme la plupart, que je focalisais sur l’objectif (par exemple : garder mon appartement bien rangé et propre) au lieu de concentrer sur le processus qui est impliqué. On a tendance à changer toutes les activités nécessaires pour atteindre un objectif en même temps ; ce qui rend inévitablement la tâche difficile, ce qui la rend moins attrayante. Et si je fais une telle activité de temps en temps, je vais me retrouver en un rien de temps dans un appartement non organisée puisque je ne me suis pas concentré sur le processus.

J’ai aimé la façon dont l’auteur a présenté le livre – il voulait que le lecteur / la lectrice ait les éléments à emporter et à la fin de chaque chapitre, il y avait un synthèse t aussi des liens vers son site web où on pourrait télécharger des ressources pour mettre en œuvre les méthodes qu'il avait exposées.

Pour un verdict rapide, à la date d'écriture de cette revue, cela fait un mois que j'ai lu son livre et beaucoup de ses suggestions semblent avoir fonctionné. L'impact à long terme reste à voir ; et il me faudrait tenir compte de la mise en garde de l'auteur - que les habitudes négatives ont les mêmes règles que les habitudes positives et que on pourrait nous plonger dans des habitudes négatives de la même manière que nous créons une routine positive.

Pour conclure sur le livre, j'ai été très satisfait de la lecture du livre et des suggestions que l'auteur a présentées - elles sont simples, faciles à lire et possibles à suivre. J'aurais aimé avoir lu ce livre plus tôt. Sur ce point, je lui attribuerais une note de neuf sur dix.

La note – 9/10

Bonne journée,
Andy

dimanche 24 janvier 2021

Les passeurs de livres de Daraya par Delphine Minoui – avis de lecture


 

Quatrième de couverture :

« Bachar al-Assa s’était juré de les enterrer vivants, d’ensevelir leur ville et leurs espoirs. Daraya, un des berceaux du printemps syrien de 2011, à sept kilomètres de Damas, est devenu un tombeau à ciel ouvert. Mais sous les bombes, les derniers insoumis assiégés ont bâti une forteresse de papier pour résister : pendant quatre années de blocus, Ahmad, Shadi, Hussam ou Omar ont exhumé des milliers d’ouvrages ensevelis sous les décombres de la ville et les ont rassemblés dans une bibliothèque secrète, calfeutrée dans un sous-sol. Au cœur du chaos, un refuge où la parole circule, contre les atrocités, l’absurde, l’oubli… »

Les passeurs de livres de Daraya est un livre sur la bibliothèque sous-sol gérée par les jeunes hommes d’une banlieue de Damas (Daraya). Il est écrit par la journaliste Delphine Minoui, qui a travaillé plus d’une décennie en Moyen-Orient. Elle n’a pas seulement écrit sur la bibliothèque dans ce livre mais aussi de la ville, les quatre personnes qu’elle a parlé et la situation en Syrie à partir de la guerre civile qui a commencé en 2011 (ce livre a été publié en 2017).

L’auteur a lu une publication sur Facebook qui s’appelle « Humans of Syria », qui a parlé d’Ahmad, une des personnes qui était responsable de cette bibliothèque secrète sous-sol. Daraya est une banlieue dans le contrôle de les rebelles syriennes – bombardée par le régime d’Assad. Sous les décombres sont plusieurs livres – des ouvrages classiques, philosophiques, et aussi self-help. Même si Ahmad était initialement sceptique de l’idée d’une bibliothèque parce que selon lui, ces sont des propagandes d’Assad, il a été inspiré après avoir trouvé plusieurs livres bannis par le régime est la bibliothèque est devenue un symbole de résistance.

Même si elle est une journaliste qui rapporte des événements, c’est un livre sur les gens, particulièrement, ses quatre interlocuteurs – Ahmad – son interlocuteur principal ; Shadi – le jeune photographe qui est comme un « journaliste » et aussi un témoin, Omar qui est un combattant pour l’Armée syrienne libre et l’intellectuel du groupe ; et Hussam – qui entretenait une relation à distance. J’aimais qu’elle ait focalisé sur leurs principes que les passeurs n’étaient pas voleurs du livre, mais les gardiens qui ont enregistré le propriétaire original pour chacun des livres. Je ne connais pas beaucoup sur la ville de Daraya avant j’ai lu mais d’après la description, j’ai compris que c’était un quartier bourgeoisie, si on considère qu’Ahmed et ses amis était très cosmopolitan, qui profitent de films de Amélie Poulain et des œuvres de Paulo Coelho. Dans le monde moderne, les élites ont un coussin pour éviter tous les problèmes mais la guerre est une exception où les personnes qui rêvent de devenir ingénieurs et médecins étaient réduits à se concentrer sur la survie et le prochain repas.

J’aimais aussi qu’elle a posé quelques questions difficiles qui étaient importantes de poser quand même – comme elle a posé à Omar s’il considère lui-même comme un djihadiste. C’était intéressant que même après tous les bombardements par le régime d’Assad, c’était le peuple de Daraya qui avait pris les décisions à Daraya et pas le militaire (ni l’Armée syrienne libre, ni Front Al-Nosra ou Daech) et c’est la raison les majorités de jeunes pouvaient éviter la radicalisation.

De lire ce genre de livres sont difficiles, et par inadvertance, il y a un élément de suspense – parce que j’étais très inquiété de savoir si les jeunes hommes ont survécu. La seule différence entre lire un roman à suspense et ce livre est que les personnes ici ne sont pas les personnages mais vraies personnes.

J’ai rappelé de ce que j’ai pensé au début du printemps arabe, que Moubrak est tombé, puis Gaddafi, ensuite ce serait le tour de la famille Assad en Syrie. Trois ans après, j’étais gêné par mon naïveté ; compte tenu la situation en Syrie, une guerre civile trop sanglante aidée par un sale jeu géopolitique joué par les pouvoirs différents dans la région. Pour moi, peut-être cette une pensée intellectuelle ne m’affecte rien mais c’était triste que les gens en Syrie aient le même espoir, que ce serai leur tour pour déposer le dictateur et obtenir la liberté.

Je croyais que du temps en temps, l’auteur avait un biais fort vers l’Armée syrienne libre – une image noire et blanche comme les rebelles sont composés de gens qui sont juste et la côté Assad comme les méchants même si c’est loin de la réalité. Ce n’est pas une justification pour Assad, ni un ternissement de rebelles mais la situation est plus compliquée que ça. Je suis sûr que l’auteur soit plus compétente que moi dans ce sujet mais le livre est court (de 160 pages) et elle aurait pu donner plus de détails.

Elle a essayé de toucher plusieurs sujets dans un livre court et finalement, on avait beaucoup des choses intéressant en morceaux détachées. Par exemple, je me suis demandé où était les femmes de Daraya pendant ce massacre, et finalement, elle a ajouté une lettre écrite vers François Hollande (ancien président de la France) par les femmes de la ville. Et après, rien. On peut peut-être facilement écarter l'idée que leur manque d'implication était une chose culturelle, mais je suis sûr que dans des circonstances désastreuses, la suppression culturelle ne fonctionnera pas.

Puisqu’elle est une journaliste, j’avais eu le sentiment comme relire les journaux encore une fois sur cette guerre. J’étais intéressé plus par le peuple qui sont impacté que les nouvelles et histoire (qui sont disponible dans plusieurs autres sources). Je comprends que tous les lecteurs ne soient pas assez informés et il est important de donner le contexte, mais dans ce cas, prolonger la taille du livre en place de chapitres de deux pages.

Pour conclure, c’est un livre intéressant, facile à lire même si c’est triste. C’est un peu déséquilibre, j’estime deux tiers vers l’histoire et le reste sur les quatre hommes et la bibliothèque. Je donne le livre une note de sept sur dix.

La note – 7/10

Bonne journée,
Andy

mercredi 30 décembre 2020

Harry Potter à l’école de sorciers par J.K. Rowling – avis de lecture

 


Quatrième de couverture :

« Le jour de ses onze ans, Harry Potter, un orphelin élevé par un oncle et une tante qui le détestent, voit son existence bouleversée. Un géant vient le chercher pour l'emmener à Poudlard, une école de sorcellerie ! Voler en balai, jeter des sorts, combattre les trolls : Harry se révèle un sorcier doué. Mais un mystère entoure sa naissance et l'effroyable V., le mage dont personne n'ose prononcer le nom. »

A noter : J’ai lu ce livre en anglais – et pour les expressions particulières du livre, j’ai traduit l’expression d’anglaise mot par mot, je ne suis pas sûr si c’est correct en français.

Harry Potter à l’école de sorciers est le premier livre dans la série de sept livres, Harry Potter. Sorti dans les années 90s, cette série est devenue le sujet principal dans la décennie qui a suivi – avec une base de fans actifs, des ventes de marchandises et une franchise cinématographique de plusieurs millions de dollars. Malgré tout cela, c’est la première fois que j’ai lu ce livre moi-même – ce livre m’a été lu quand j’étais enfant et donc, je connaissais toujours l’histoire du livre, mais il a fallu plusieurs années avant que je le prenne moi-même.

Pour parler de l’intrigue, un garçon vit avec son cousin gâté, son oncle et sa tante. Tout a commencé comme un conte de fées typique – un orphelin opprimé qui avait une plus grande mission et devait être guidé vers elle par un ange gardien. Dans ce cas, c’était, Hagrid, le garde-chasse de l’école de sorcellerie de Poudlard – est venu chercher Harry et l’a emmené dans « son monde », le monde de la magie. Ses parents ont été tués par un seigneur noir avide de pouvoir pendant la guerre de sorciers, mais par hasard, il c’est lui-même rendu invalide en essayant de tuer Harry qui était un bébé, ce qui fait de lui le garçon qui a vécu, extrêmement célèbre parmi les sorciers pour cet exploit, une renommée.

Le livre relate les aventures de Harry en première année d'école, où il a deux amis, Ron le drôle et Hermione l'intelligente - formant ainsi le triangle d'un roman pour jeunes adultes standard. Harry doit faire face à divers défis, s'adapter au nouveau monde, acquérir les compétences nécessaires (tout en étant une cible fréquente compte tenu de sa célébrité) et bien sûr, des choses terribles commencent à se produire à Poudlard que les curieux de onze ans essaient de résoudre.

J'avoue que lorsque j'étais jeune, j'ai fantasmé beaucoup de situations de l'univers de Harry Potter - en souhaitant que mon école soit comme Poudlard et le monde étonnant dans lequel vivaient les sorciers. En ce sens, l'auteur avait fait un excellent travail pour capter l'imagination des lecteurs et cela explique peut-être la renommée que cela a eu. On nous présente un bel éventail de personnages aux caractéristiques diverses, Albus Dumbledore - le directeur protecteur de l'école, les professeurs McGonagall et Rogue ; tandis que le premier était le disciplinaire, le second a maintenu un air de mystère autour de lui tout au long de l'intrigue. Il y avait Hagrid, qui était la figure attentionnée et qui donnait à Harry le sens de la famille qu'il n'avait jamais eu, et Malefoy - son rival qui semblait toujours envieux de Harry et de ses amis.

C'était une intrigue captivante et certainement un tour de page, car la curiosité entourant les événements de l'école et aussi la quête du lecteur pour en savoir plus sur ce nouveau monde m'ont fait avancer (ou ce qui m'aurait fait avancer si j'y avais été introduit pour la première fois). Si j'ai fait l'éloge du large éventail de personnages qui ont été présentés, j'ai également estimé qu'il leur manquait les couches qui produisent normalement les personnages que nous aimons. Ils étaient soit bons, soit mauvais et il n'y avait personne entre les deux. Par exemple, en prenant l'exemple de Dursleys (l'oncle et la tante de Harry), ils n'ont pas fui la responsabilité qu'ils ressentaient envers Harry, ne l'ont pas laissé dans une famille d'accueil/orphelinat et l'ont élevé pendant onze ans. Lorsque de telles options leur étaient offertes, leur comportement envers lui n'avait aucun sens, à moins que vous ne vous fassiez à la logique selon laquelle ce sont des « gens mauvais ». On peut en dire autant des autres personnages qui ont joué un rôle négatif, comme Draco Malefoy.

Encore une fois, je comprends qu'il s'agit d'un roman pour jeunes adultes et donc que le protagoniste, qui est normalement un écolier, sauve la situation ; cependant, il faut comprendre que des gens comme le directeur Dumbledore sont présentés comme infaillibles et que les capacités des autres membres du personnel de l'école sont très bien mises en valeur. Cependant, malgré tout cela - il tombe aux trois gamins de première année de « réparer » tout, ce qui n'a qu'une seule conclusion, la gestion de l'école n'a pas été aussi efficace qu'on l'avait prévu.

Au fil du temps, j'ai été très désillusionné par le genre de monde qui semble avoir été dépeint dans cet univers, mais j'aimerais aborder ce sujet séparément dans un autre article.

Pour conclure, je dirais que c'est un bon début pour la série - et je répète que c'est un roman pour jeunes adultes standard (il n'est pas sans âge comme le prétendent les fans) et si vous aimez ce genre de romans, c'est certainement une excellente série à lire et je dirais avec une certitude absolue qu'il vaut mieux lire le livre que regarder le film.

Je donnerais à ce livre une note de six sur dix.

La note – 6/10

Bonne journée,
Andy