dimanche 19 mai 2024

Animal Radical de Jérôme Segal – avis de lecture

 


Résumé :

« L’antispécisme – la lutte contre toute discrimination fondée sur l’appartenance à une espèce animale – est plus explicitement politique que le végétarisme ou véganisme, qui sont essentiellement des modes de vie. Dès ma fin du XIXe siècle, des communautés végétariennes et des groupes de pression ont lutté contre l’exploitation des animaux, mais c’est en Grande-Bretagne, au milieu du XXe siècle, qu’une autre forme de militantisme radical est née, notamment avec la création du Front de libération animale (ALF).

Le présent ouvrage remonte aux origines de la cause animale et analyse la diversité des mouvements qui s’en réclament en étudiant de plus près l’antispécisme en France, au Canada et en Israël. L’auteur y aborde les points les plus sensibles de centres d’extermination ou encore les liens avec l’esclavage et le sexisme. Il traite aussi du veganwashing, qui consiste à utiliser le véganisme pour occulter des injustices. L’ouvrage évalue ainsi les progrès de la cause animale et, plus globalement, de l’ouverture de nos sociétés aux questions liées à notre rapport aux animaux. Il a été écrit par un militant antispéciste, mais il ne s’agit pas d’un manifeste. C’est un portrait honnête fondé sur une trentaine d’entretiens et qui ne craint pas d’aborder les côtés moins reluisants du mouvement. »

Animal Radical est un livre écrit sur les droits d’animaux, véganisme, les progrès réalisés au niveau mondial dans ces domaines au fil des ans. C’est écrit par le chercheur et journaliste, Jérôme Segal. Le livre parle de l’histoire et sociologie de l’antispécisme.

Le livre est bien structuré, définissant des termes rarement utilisés dans nos conversations quotidiennes et alors, il est important de donner la définition de chacun de ces mots. Il a commencé par expliquer la différence entre végétarisme, végétalisme et véganisme – les deux premiers sont plutôt liés avec l’alimentation mais le champ d’application de véganisme et plus large – c’est un mode de vie, qui rejette toutes les formes d’exploitation, par exemple, soutenir un zoo.

Le deuxième mot qui est important à définir est l’antispécisme qu’il a encore une fois bien fait, un mot qui est utilisé depuis les années 70s qui refuse de mettre les être humain.e.s au-dessus de toutes les autres espèces.

Il y avait plusieurs citations intéressant, et en expliquant le mot « radical », qui est souvent mal utilisé pour classifier quelques végan.e.s, il explique comment même le mot est mal compris :

« La radicalité peut s’accompagner d’un retour au principe fondateur. Pitseys note que, dans ce sense, le Parti chrétien(démocrate allemand est paradoxalement plus radical que le Parti communiste chinois (c’est-à-dire plus en phase avec ses valeurs fondatrices). »

Le livre est divisé en deux parties, le premier qui parle aux origines d’antispécisme radical – aux différents pays et ses origines dans les mouvements anarchistes – où il cite l’activisme de Marie Huot et Louise Michel. La deuxième partie, il parle des mouvements nationaux et internationaux afin de bouger vers une société plus conviviale aux animaux.

J’ai appris beaucoup en lisant ce livre et ça m’a aidé beaucoup à expliquer aux autres gens curi.eux.euse du sujet – vu que les définitions qu’il donne dans le livre sont très clairs. J’ai lu le livre pendant le début de ma phase après être devenu végan (même si j’étais végétarien depuis longtemps) et ça m’a aidé également a être convaincu sur mes propres choix.

La seule partie qui m’a dérangé, est comme il a essayé de traiter le « veganwashing » qui est un problème mais il est un peu coupable lui-même j’ai trouvé, en écrivant un chapitre avec le titre « Israël, l’eldorado des véganes et des antispécistes ? ». C’est important avec toutes les informations qu’on a, l’occupation de Cisjordanie depuis des décennies, les politiques discriminatoires vers la population palestinienne dans les territoire de Cisjordanie et la Bande de Gaza depuis des années – Israël a utilisé ce propagande depuis des années, en disant que le Tsahal est l’armée plus moral du monde parce qu’il y a une brigade végane ou comment Tel-Aviv est la ville plus « végan-friendly » et « LGBTQ+ friendly » dans cette région.

En fait, je n’ai pas un problème en expliquant les choses qui se passent bien en Israël pour promouvoir le véganisme. Je comprends même s'il s'agissait d'un.e citoyen.e lambda tombant dans le panneau de cette propagande. Mais vu qu’il est journaliste, il est raisonnable que je m'attende à ce que le chapitre soit équilibré - et sur ses quelque vingt-cinq pages, la critique n'a pas porté sur plus de deux pages (où il a fait allusion au « veganwashing »). De plus, dans tout le chapitre, la Cisjordanie n'a été mentionnée qu'une seule fois et les palestinien.ne.s ont été mentionnés dans le contexte des objections à l'appropriation par Israël du houmous dans leur gastronomie. Bien que cela puisse être important en temps de paix et d'égalité, je suis raisonnablement certain que dans la liste des préoccupations, cela serait le cadet des soucis des paléstinien.ne.s.

Ma plus grande objection au manque d'équilibre de ce chapitre est que, si l'antispécisme s'oppose à l'exploitation de tous les animaux, il inclut également les êtres humains et qu'un pays connu pour ses violations constantes des droits de l'homme ne pourra jamais être l'« eldorado » pour les végan.e.s.

Pour conclure, c’est un livre très bien écrit et j’ai appris beaucoup de choses – particulièrement avec les définitions claires sur les mots qu’on utilise souvent dans la communauté végane mais on est mal à l’expliquer clairement aux autres. J’ai été prêt à attribuer une note de huit sur dix pour le livre mais à cause d’une manque d’équilibre dans un de ses chapitres (cité dans les paragraphes précédentes), je donne une note de sept sur dix.

La note – 7/10

Bonne journée
Andy

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