vendredi 8 mars 2024

Woke Washing d’Audrey Millet – avis de lecture

 


Résumé :

« On connaissait le greenwashing, on parle maintenant de woke washing, soit la récupération des causes progressistes par le capitalisme.

Les marques se disent aujourd’hui green, pink et inclusives. Alors qu’elle est généralement associée à l’anticapitalisme, la supposée idéologie woke se retrouve au cœur de la stragégie de nombreuses entreprises. Faut-il y voir une victoire politique et sociétale du wokisme, ou plutôt un dévoiement commercial et consumériste de ce mouvement militant ? Après tout, cet activisme de marque est bien souvent inauthentique et opportuniste, quand il n’est pas carrément trompeur.

De la révole romantique du XIXesiècle à l’émergence du développement durable et de la RSE, en passant par les luttes pacifistes, féministes, anticolonialistes, anti-racistes et LGBTQIA+, Audrey Millet analyse la façon dont le wokisme industriel s’approprie et vide de leur sens les revendications populaires depuis deux siècles pour nous pousser à consommer toujours plus. Elle propose ainsi une lecture inédite des évolutions sociales, économiques et politiques en Occident. »

Woke Washing: Capitalisme, consumérisme, opportunisme est un livre écrit par l’historienne Audrey Millet. Elle explore ici le phénomène d’utiliser la « vertu » comme un marché. Le livre contient trois parties, la première qui explique l’origine du capitalisme et également le mot « woke »; après elle introduit l’évolution de capitalisme et consumérisme dans le siècle et c’est vraiment dans la troisième partie qu’elle parle de son sujet – comment les grands entreprises utilisent la vertu – comme être contre le racisme, contre l’exploitation, pour féminisme, action pour le climat et la planète, etc.

J’ai trouvé l’analyse elle a fait sur les marques connus, comme Balenciaga ou L’Oréal – comment ses produits « durable » et mêmes ses certifications ont des normes trop douteuses. Même les fameux « Made in France » ou « Made in Italy » ont plusieurs problèmes, comme l’exploitation des salarié.e.s sans papiers par un.e ou plusieurs sous-trait.eur.euse.s. L'auteur montre également comment plusieurs de ces entreprises utilisent leur responsabilité sociale d'entreprise (RSE) comme une simple façade tout en poursuivant les mêmes pratiques d'exploitation.

Alors, les termes pertinents et également la dernière partie où elle a vraiment traité le sujet était très intéressant. Cependant, j’ai trouvé que les premiers deux chapitres étaient assez répétitifs et j’ai lu la définition de woke, RSE, et l’histoire de consumérisme et capitalisme plusieurs fois.

Au niveau politique, j’imagine que je suis assez proche de l’auteure, et mêmes des idées qu’elle a exprimé. Mais j’ai eu un gros problème avec le titre du livre. Déjà, je ne suis pas un trop grand fan de mot « woke » vu qu'il s'agit simplement d'un terme péjoratif utilisé par l'écosystème de droite pour faire taire les gens. Personnellement, si plaidoyer pour le climat, contre les injustices, pour l’égalité et justice ça veut dire « woke », je prends ce titre avec fierté. Mais cela dit, c’est aussi un mot souvent utilisé pour distraire les gens et jusqu’aujourd’hui, je n’ai vu personne qui est arrivée à définir le mot. Je n’ai pas un problème avec le mot dans le livre, mais ne que dans le titre.

Pour conclure, c’est un livre avec les arguments bien construits par l’auteur. Peut être son message aurait être plus clair si elle n’a fait qu’un essai avec les contenus de son troisième chapitre. Je donnerai le livre une note de sept sur dix.

La note – 7/10

Bonne journée
Andy

mercredi 6 mars 2024

Tout est silence de Manuel Rivas – avis de lecture

 


Résumé :

« Au nord de l’Espagne, sur la côte galicienne, la contrebande est pratique courante chez les pêcheurs depuis le Moyen Âge. Mais quand le petit village de Noitia se transforme en l’un des centres les plus importants du trafic mondial de drogue, on change brutalement d’échelle, de lange et de coutumes. Désormais l’argent, l’amour et la mort n’ont plus le même sens ni les mêmes dimensions.

Manuel Rivas nous raconte ici ce bouleversement qui marque l’écart entre deux générations. Adolescents, Fins, Leda et Brinco comprennent que leur village sont en train de changer. Alors que Leda et Brinco rejoignent son bord et deviennent de riches trafiquants, Fins, à l’opposé, entre dans la police judiciaire et n’aura de cesse de les traquer, comme s’l courait secrètement derrière son ombre la plus obscure et sur les traces de son bonheur perdu.

Dès lors, leurs trois destins seront définitivement liés à l’évolution de la Galice dans ce monde global : en trente ans, ce qui n’était qu’une bande de contrebandiers se transformera en une mafia implacable, les vieilles barques deviendront des bateaux ultrarapides, le tabac de la cocaïne et la petite délinquance se rapprochera nettement du grand crime mondialisé.

Les rires, les cris, les conversations s’arrêtent un jour sur cette pointe extrême de l’Europe, car, quand à parler on joue sa vie, tout est silence… »

Tout est silence est un roman écrit en galicien par l’auteur espagnol Manuel Rivas, très connu pour avoir promu la littérature galicienne. Ici, il raconte d’histoire d’une petit village, Noitia en Galice, nord-ouest de l’Espagne, sous l’emprise de Mariscal, le patron de l’économie contrebande du village.

Dans l’intrigue, ils commencent avec l’histoire de trois jeunes, Fins, Leda et Brinco – qui sont adolescents et l’histoire son trajet de grandir. Leda et Brinco suit le patron du village Mariscal et en revanche, Fins devient policier. L’histoire raconte le changement de leur vie, et également de l’économie du village, avec la mondialisation, y compris l’activités de contrebande.

La description du paysage galicien par l’auteur était bonne. Avec un peu d’aide de la photo de la couverture choisi par la maison d’édition, je suis bien arrivé à visualiser Noitia et même les autres villages et villes dans sa route, comme La Corogne, les montagnes et la mer. L’écrivain a aussi utilisé beaucoup d’allusions latines, grecques, françaises et également à des contes galiciens qui a ajouté un aspect poétique de son écriture.

Malgré la belle écriture et un voyage en Galice par ses mots, ce n’est pas assez souvent que je lis 295 pages et je ne comprends rien ce que l’aut.eur.ice a voulu dire. Ici, Manuel Rivas a parlé d’un village galicien, introduit beaucoup de personnages tout au début, sans me donner beaucoup de temps pour comprendre la situation de chacun et chacune. En revanche, le résumé écrit par la maison d’édition est incroyable, qui m’a immédiatement attiré vers le livre, parce que c’est une histoire assez intéressante ou il y en a trois adolescent.e.s en précarité dans un village qui a presque une seule option pour gagner sa vie ; cependant, elle et ils ont choisi un chemin très différent.

On connait que Fins est un policier mais durant l’intrigue, je n’ai le jamais vu en posant des questions ou faire une enquête, il a pris quelques photos qui n’a eu aucun impact sur l’histoire. Même si le résumé m’a donné l’impression que Fins, Leda et Brinco sont des personnages principaux, on n’a vu que Mariscal partout.

Dans un roman, chaque aut.eur.ice crée un monde et a but pour attirer ses lect.eur.ice.s dedans. Mais avec cette intrigue, Manuel Rivas a laissé la porte verrouillée et je n’ai pu jamais entrer. J’aimerais bien donner un bénéfice de doute à cause d’une mauvaise traduction mais vu que je n’ai eu presque rien de positive à raconter, c’est vraiment difficile pour moi de garder ce bénéfice de doute.

Alors, pour conclure, c’était une lecture pénible, qui a quand même eu une belle écriture sans une intrigue. Je donnerai le livre une note de quatre sur dix.

La note – 4/10

Bonne journée
Andy

dimanche 11 février 2024

Pensées végétariennes de Voltaire – avis de lecture

 


Résumé :

« La philosophe condamne la responsabilité des hommes dans la souffrance des bêtes. Elle révérait le rapport que nous avons au mal et à la douleur de l’autre.

Cet ensemble de textes constitue un plaidoyer percutant qui rejoint nos préoccupations actuelles, en questionnant nos modes de vie et nos pratiques alimentaires. »

Pensées végétariennes est une collection des textes écrits par le philosophe français de 18ème siècle, Voltaire. France, un pays connu pour ses viandes – parfois ce qui sont un produit de cruauté, beaucoup plus d’autres types de viande comme la foie gras. Alors, j’ai trouvé que c’est intéressant que un philosophe de 18ème siècle était végétarien, quelqu’un qui est considéré comme un des symboles de la culture et pensée française. Ces pensées de Voltaire peuvent également être utilisées pour contraire des arguments de « traditionalistes » en France qui disent que plaidoyer pour les animaux et également une alimentation végétarienne est une nouvelle idée des « bobos parisien.ne.s » qui n’est pas du tout vrai.

Ici, Voltaire commence par décrire la souffrance des animaux et parle sur les anciennes traditions qui étaient végétariennes, y compris l’école de Pythagore en Grèce ancienne et aussi la tradition de végétarisme entre les brahmanes hindous en Inde. Il a aussi contredit sur ces articles des autres philosophes de son époque comme René Descartes, qui a vu des animaux comme des machines. A la fin, on a une note ajouté par l’éditeur de cette édition, quand Voltaire a écrit à son amie en 1769 en disant qu’il ne mangeaient plus ni la viande ni la poisson. Ca a répondu à ma question si Voltaire était un végétarien lui-même ou il n’a qu’introduit le débat.

C’était une collection intéressantes des textes pour moi, et également à savoir qu’il y avait ces débats même au 18ème siècle et n’est pas une nouvelle idée. Je vais également dire que même si je suis personnellement végan et alors, les contenus de ce livre ne sont pas forcement nouveau pour moi au niveau d’information, mais ça peut être un bon livre pour commencer, pour quelqu’un.e qui a des questions sur le sujet en bonne foi.

Peut être cette édition du livre pourrait être meilleure s’il y avait un peu plus d’articles ajoutés, soit de Voltaire ou des autres philosophes du même époque. Mais cela dit, ça vaut le coût de 3€ que j’ai payé pour ce livre.

Pour conclure, j’ai trouvé que c’était très intéressant à lire les débats sur ce sujet en 18ème siècle. Je donnerai le livre une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

mercredi 7 février 2024

Végan Propaganda d’Ed Winters – avis de lecture

 


Résumé :

« Nos choix peuvent contribuer à atténuer les problèmes les plus urgents auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui : la crise climatique, les maladies infectieuses et chroniques, l’exploitation humaine et, bien sûr, l’exploitation animale.

Ces questions et réflexions sont difficiles, mais elles sont une question de vie ou de mort. En explorant la manière dont notre système actuel d’élevage affecte le monde qui nous entoure, aussi bien les milieux naturels que les animaux exploités, ainsi que les facteurs culturels et psychologiques qui déterminent nos comportements, cet ouvrage répond à la question la plus urgente qui soit : existe-t-il une solution qui serait plus juste pour l’environnement et les animaux ?

S’appuyant sur des années de recherche auprès d’employés d’abattoirs, d’agriculteurs, d’éleveurs, de philosophes des droits des animaux, d’écologistes et de consommateurs ordinaires, Ed Winters nous montre la réelle ampleur des problèmes en jeu et, surtout, ce que nous pouvons faire pour y remédier.

Vegan Propaganda ne laissera personne indifférent, que vous soyez déjà vegan, en passe de le devenir ou encore sceptique sur ces sujets. »

Note : J’ai lu le livre en anglais. Click here to read the review in English

Végan Propaganda est un livre sur la propagande faite par l'industrie de la viande et l'industrie laitière au fil des ans, et d'autres arguments courants contre le mode de vie végétalien, argumentés et compilés par l'activiste végan Ed Winters.

Il commence par expliquer l'environnement dans lequel il a grandi et sa transition vers le véganisme. Il parle ensuite des pratiques de l'industrie de la viande et des produits laitiers et explique pourquoi, pour des raisons à la fois morales et scientifiques, il est nécessaire d'adopter le véganisme. Il poursuit en décrivant plus en détail ce qui se passe lorsqu'il s'agit du traitement des animaux, que ce soit dans les abattoirs ou les fermes laitières. Il y a également une partie du livre où il démonte les arguments fréquemment utilisés par l'industrie de la viande et la société en général, y compris la fameuse question « comment obtenez-vous vos protéines ? », et bien qu'il aborde les arguments dans ce livre, je crois savoir qu'il a écrit un livre entier sur le sujet.

Le livre est très bien documenté et fournit de nombreuses statistiques (dûment référencées pour étayer ses affirmations). On peut avoir l'impression que ses statistiques sont très centrées sur le Royaume-Uni, mais c'est normal puisque l'auteur est originaire de ce pays. En outre, la tendance dans notre monde globalisé est la même partout, à quelques exceptions près. Ce livre tente donc de satisfaire plusieurs parties, celles qui sont convaincues par les statistiques et celles qui sont convaincues par la morale. J'ai trouvé certaines informations assez intéressantes, par exemple sur la superficie des terres occupées par les fermes de soja (un argument courant contre les végan.e.s) et qui ne ferait qu'augmenter si nous devenions tous végan.e.s ; même si, aujourd'hui, 80 % du soja est destiné à la consommation des animaux d'élevage qui sont ensuite abattus pour leur viande.

Je n'étais pas sûr de savoir à qui l'auteur s'adressait. Étant donné que je suis végan, je ne suis pas choqué par ce que l'auteur a écrit et mes choix personnels ne sont pas mis à l'épreuve ici. Mais si l'intention est d'aller au-delà de la base, j'ai trouvé que le langage utilisé par l'auteur était parfois trop fort - il y a différentes écoles de pensée quant à savoir si c'est nécessaire mais, à mon avis, rendre les gens coupables de leurs choix actuels ne va pas fonctionner. J'ai eu particulièrement du mal à lire les chapitres du livre où il décrit en détail comment différents animaux sont torturés par l'industrie de la viande et des produits laitiers.

Cependant, ce livre pourrait certainement aider les personnes en transition et, comme je l'ai mentionné précédemment, je suis végan et j'organise également un groupe de végan.e.s dans ma ville actuelle. L'un des participants a fait remarquer qu'il était déjà végétarien, mais qu'après avoir lu ce livre, il avait décidé de devenir entièrement végan, en renonçant aux produits laitiers et aux œufs. Cependant, davantage de témoignages, en particulier de ceux qui consomment aujourd'hui un régime à base de viande, pourraient m'aider à mieux juger cet aspect.

En conclusion, j'ai trouvé ce livre instructif et, comme indiqué plus haut, il pourrait aider les personnes en transition. Cependant, pour ceux qui ne peuvent pas lire les descriptions détaillées des tortures infligées aux animaux dans les « fermes industrielles », ces sections peuvent être évitées. Compte tenu de cela, je donnerais à ce livre une note de sept sur dix.

La note – 7/10

Bonne journée
Andy

dimanche 4 février 2024

Le Monde caché de Merlin Sheldrake – avis de lecture

 


Résumé :

« Dans l'ombre humide des sols, ils rattrapent nos bêtises, digèrent nos déchets – mégots, polluants, radioactivité... En nous, ils dictent les comportements, favorisent les visions. Capables de survivre dans l'espace, ces magiciens aux multiples pouvoirs forment tous ensemble un réseau clandestin, largement méconnu.

Ils sont le dernier continent – le monde caché. »

A noter : J’ai lu le livre en anglais – click here to read the review in English

Les champignons sont omniprésents, qu'il s'agisse des champignons que nous mangeons ou des moisissures que nous trouvons dans le pain ou les meubles. Cependant, l'argument proposé par le biologiste Merlin Sheldrake dans son livre Le Monde caché est que les champignons font partie de notre monde et qu'ils pourraient même façonner l'avenir.

Les champignons occupent une position unique entre le règne végétal et le règne animal et, vers la fin du livre, l'auteur évoque même la question de savoir s'il est raisonnable de classer tous les champignons dans une seule catégorie, ce qui pourrait être inapproprié (un peu comme tous les animaux dans l'eau ne sont pas des « poissons »). L'auteur commence par le phénomène des lichens, la symbiose entre une algue et un champignon, et la manière dont ils ont contribué à faire passer les organismes de la mer à la terre. Il parle également de l'intelligence de certains champignons et des réseaux qu'ils créent, qui peuvent être aussi complexes que le plan du métro souterrain de Tokyo. Il évoque également la relation de les êtres humain.e.s avec les champignons, qu'il s'agisse de consommer des champignons, d'utiliser de la levure pour la fermentation ou de déguster des truffes.

Les quatre premiers chapitres étaient à la fois perspicaces et intéressants - j'ai appris beaucoup de choses nouvelles sur les champignons, étant donné qu'il y a plusieurs mots que j'ai vus dans ce livre et que je n'avais jamais utilisés après la biologie du collège. Le livre est également bien documenté, étant donné que les citations et les notes sont presque aussi longues que le contenu lui-même.

Cela dit, j'ai eu l'impression que c'était aussi un problème de ce livre, étant donné que j'ai eu l'impression que jusqu'au quatrième chapitre, il s'adressait à un public général, mais qu'après cela, le niveau de langage technique de ce livre s'est considérablement élevé, au point que je n'étais plus capable de m'y connecter. J'ai pu avoir une idée générale de ce que l'auteur essayait d'exprimer, mais je n'ai pas pu entrer dans les détails. De plus, étant donné que je suppose que l'auteur a écrit ce livre pour un public général plutôt que pour les membres de sa propre communauté de biologistes, j'aurais préféré que l'on parle un peu des champignons ordinaires que nous consommons en masse plutôt que des discussions détaillées sur plusieurs champignons rares que l'auteur a abordés.

Pour conclure, je dirais que c'est un livre qui pourrait être apprécié par les personnes qui ont des connaissances dans le domaine, pour les autres, vous pouvez avoir une idée générale de ce dont l'auteur parle, mais le fait de citer plusieurs termes techniques sans beaucoup d'explications ou de citer des noms de scientifiques sans beaucoup d'explications sur ce que ces scientifiques ont fait - était difficile à suivre (souvent redirigé vers des documents de recherche dans les notes). La lecture de ce livre m'a permis d'en savoir plus sur notre monde, ce qui pourrait permettre de dire que ce livre était intéressant, mais en même temps, en raison de la présentation de l'auteur, il est devenu ennuyeux et difficile à lire. Sur ce point, je donnerais à ce livre une note de cinq sur dix.

La note – 5/10

Bonne journée
Andy

dimanche 28 janvier 2024

Parfum de glace d’Yôko Ogawa – avis de lecture

 


Résumé :

« A la mort de son compagnon, Ryoko réalise qu’elle ne savait rien de lui. Le jeune homme, prénommé Hiroyuki, s’est suicidé dans son laboratoire de parfumeur, où il composait des senteurs exceptionnelles en mettant en pratique son incomparable mémoire olfactive et ses capacités scientifiques. En retournant sur les lieux du drame, Ryoko espère comprendre les raisons de cet acte désespéré, mais elle ne trouve rien si ce n’est quelques phrases énigmatiques enregistrées sur une disquette.

Incapable de faire le deuil de cet homme étrange, Ryoko recompose lentement son passé. Et c’est à Prague, où il serait venu quinze ans plus tôt, que la mémoire et les parfums se répondent…

Avec ce huitième roman traduit en français, Yôko Ogawa poursuit la construction d’une œuvre fascinante où les personnages incarnent, en silence, l’indicible douleur de la vie. Entre le réel et l’imaginaire, le symbolique et l’inconscient, elle atteint ici le cœur es êtres, la source de leur mémoire. »

Parfum de glace est un roman japonais d’Yôko Ogawa publié en 1998 et traduit en français par Rose-Marie Makino-Fayolle en 2002. Même si j’ai déjà consumé beaucoup des contenus culturels japonais comme des mangas, films et animés, je n’ai jamais lu un roman et celui-ci était une bonne opportunité pour moi.

En parlant de l’intrigue, Ryoko, qui est à Prague, reçoit une nouvelle choquant par téléphone. Son copain Hiroyuki (surnommé Rooky), qui travaille avec elle dans son boutique de parfumerie, s’est suicidé dans la laboratoire. L’histoire a une narration non linéaire, où il y a beaucoup d’aller-retour entre le passé et le présent. Ryoko, petit a petit arrive à apprendre l’histoire de son copain, son histoire d’enfant prodige en mathématiques, qui a même représenté son pays pour un concours international pour les lycéen.ne.s par hasard en Tchéquie, était un génie de mathématique qu’elle n’était pas du tout au courant. Elle va découvrir plein d’autres mystères au tour de ce personnage, et également, elle continue son voyage en Tchéquie avec son guide tchèque.

La question principal posée par cet intrigue est si on connait vraiment la personne avec qui on habite et en couple. J’ai aimé la narration non linéaire employée par l’autrice, et c’est toujours un défi pour garder le.la lect.eur.ice engagé.e avec cette narration mais personnellement, je ne me suis jamais senti comme il y avait une coupure forcé. J’ai aimé aussi tant qu’un lecteur, j’ai eu le même niveau d’information que Ryoko sur son copain Rooky et on a fait cette découverte ensemble. Je vais aussi dire sur la fin, sans gâcher trop votre plaisir, que c’était une fin ouverte et on a la liberté d’interpréter comme on voulait. J’aimé cette aspect de ce livre que on avait un peu de mystère partout et ça a continué jusqu’au bout.

Le personnage de Rooky, même si l’image est créée uniquement d’après la narration de Ryoko, était le personnage plus intéressant du roman. Mais c’était aussi la faiblesse, qu’on a un génie qui est doué dans différentes choses – comme des mathématiques, parfumerie, musique et également patinage que c’est difficile a se concentrer sur des autres personnages, même la narratrice Ryoko. Plus que c’est difficile de faire attention vers elle, dans les moments rares où je pouvait le faire, j’ai trouvé qu’elle n’était pas un personnage sympathique non plus, particulièrement son comportement envers son frère Akira.

Il y a beaucoup d’éléments de poésie également mais vu que je ne suis pas très au courant de la littérature japonaise – je n’ai pas trop compris les images et métaphores (le paon par exemple) utilisées par l’autrice, et peut être s’il y a avait une légende ajouté par la traductrice, ça pourrait être mieux comme une expérience en lisant.

Pour conclure, j’ai eu une lecture agréable, et j’ai fait mon premier pas pour découvrir la littérature japonaise, mais cela dit, j’aurai préféré si il y avait plus de concentration sur des autres personnages que Rooky. J’accorde une note de six sur dix pour le roman.

La note – 6/10

Bonne journée
Andy

lundi 8 janvier 2024

Sur la photographie de Susan Sontag – avis de lecture

 


Résumé :

“« Tout a débuté par un essai, consacré à quelques-uns des problèmes esthétiques et moraux que pose l'omniprésence des images photographiques : mais plus je réfléchissais à la nature des photographies, plus elles devenaient complexes et suggestives. Si bien qu'un essai en engendra un autre, qui à son tour (à mon grand étonnement) en engendra un troisième, et ainsi de suite, chacun ajoutant un maillon à une chaîne d'essais sur le sens et la vie des photographies, jusqu'à ce que je fusse allée assez loin pour que le développement esquissé dans le premier essai, étayé puis prolongé dans les suivants, pût être récapitulé et généralisé de façon plus théorique. Et trouver son terme. [...] Écrire sur la photographie, c'est écrire sur le monde. Et ces essais sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. » Susan Sontag Sur la photographie est une étude de la force des images photographiques qui s'insèrent continuellement entre l'expérience et la réalité. Sontag développe plus avant le concept de « transparence ». Lorsque tout peut être photographié et que la photographie a détruit les frontières et les définitions de l'art, un spectateur peut aborder une photographie librement, sans s'attendre à en découvrir le sens. Ce recueil de six essais lucides et revigorants constitue une exploration profonde de la manière dont l'image a bouleversé la société. Paru pour la première fois en 1977, Sur la photographie est devenu un livre culte sur le sujet.”

A noter : j’ai lu le livre en anglais

Sur la photographie est un recueil d'essais de Susan Sontag. La plupart de ces essais ont été publiés dans le New York Times entre 1973 et 1977 - à l'époque où la photographie était encore un domaine spécialisé, et pas comme au XXIe siècle, où tout le monde possède virtuellement un appareil photo sur son smartphone.

L'auteure a abordé en détail l'évolution de la photographie au fil des ans et a discuté des clichés de photographes célèbres tels que Brassaï, Diane Arbus, etc. Mais le problème que j'ai ressenti dans ces essais est que l'auteure suppose que le lecteur connaît parfaitement les œuvres de ces photographes, ce qui n'est pas le cas du lect.eur.ice moyen.ne. Je connais ces photographes principalement parce que je vis à Paris, et ceux qui ont travaillé à prendre des photos de Paris, comme Brassaï ou Diane Arbus, je pouvais faire le lien avec leurs clichés et comprendre ce dont l'auteur parlait. Mais pour les autres, j'étais complètement dans le noir, et l'éditeur du livre aurait pu ajouter les photos pour que nous puissions nous y référer, plutôt que de laisser les choses à notre imagination.

En outre, l'auteur a idéalisé la photographie comme une forme d'art unique, la seule forme d'art où tout ce qui est fait "aujourd'hui" sera considéré comme de l'"art" à l'avenir, mais cela n'est pas exclusif à la photographie, mais à la plupart des formes d'art - celles qui étaient considérées comme ordinaires ou la norme, devenant des antiquités et une forme d'art à l'avenir. En fait, plusieurs artistes, comme Van Gogh, n'ont pas été reconnus de leur vivant.

Pour conclure sur ces essais, je n'ai pas apprécié ce livre, en tant que lecteur moyen, et si j'avais été un passionné de photographie et de son histoire et si j'avais connu les œuvres de tous les photographes célèbres dont elle a parlé, j'aurais peut-être eu une opinion différente. De plus, une grande partie des sujets abordés dans ce livre sont dépassés, étant donné que les photos peuvent être prises par n'importe qui presque instantanément. Sur ce, j'attribue à ce livre une note de quatre sur dix.

La note – 4/10

Bonne journée
Andy