To read the review in English – click here
A noter : J’ai lu la traduction anglaise du roman
Résumé :
« Je vois
les pièces vidées. Je me vois assis tout au sommet de la carriole, je vois la
croupe du cheval, la vaste étendue de terre brune, les oies dans la gadoue des
basses-cours et leurs cous tendus, et aussi la salle d'attente de la gare de
Grodno avec, au beau milieu, le poêle surchauffé entouré d'une grille et les
familles d'émigrants regroupées tout autour. Je vois les fils du télégraphe
montant et descendant devant les fenêtres du train, je vois les alignements des
maisons de Riga, le bateau dans le port et le recoin sombre du pont où, autant
que l'entassement le permettait, nous avions installé notre campement familial.
» Entre le document, l'enquête et la fiction, le narrateur, double de
l'écrivain, fait sortir de l'ombre des personnages dont la vie a été brisée par
les douleurs de la séparation, la mort, le mal du pays. Ce récit de
pérégrinations aux quatre coins de la terre apparaît comme le livre de ceux qui
ont perdu leur monde, mais aussi le livre du temps retrouvé. »
The Emigrants est
un recueil de quatre nouvelles écrites par l'écrivain et académicien W.G.
Sebald, qui a écrit le livre à l'origine en allemand. Comme son titre
l'indique, il raconte l'histoire de quatre émigrants, tous juifs, qui ont fui
l'Allemagne pour éviter les poursuites judiciaires et vivre dans leur nouveaux pays.
La première
histoire est celle d'un médecin vivant dans la campagne anglaise, le Dr Henry
Selwyn, la deuxième est celle d'un professeur, Paul Bereyter, qui vit
maintenant en Suisse, la troisième est celle d'Amboros, qui vit aux États-Unis
avec ses riches parents - avec lesquels il voyage dans des endroits coûteux du
monde entier, et le dernier personnage est Max Ferber, qui est un jeune peintre
de Manchester, que l'auteur rencontre.
Le roman traite
de différents aspects de la vie, en particulier celle des émigrants, où l'on
ressent toujours un désir d'appartenance à son nouveau lieu de vie, ainsi que
la nostalgie de l'endroit que l'on a quitté, mais où l'on a ses propres raisons
pour lesquelles il n'est pas plausible de revenir à l'endroit précédent. C'est
ce que montre le mieux l'histoire de Paul, qui a eu du mal à s'intégrer dans
son nouveau lieu de vie, même s'il était très respecté et qu'il a toujours eu
la nostalgie des montagnes bavaroises.
L'auteur a bien
décrit le cadre dans chacune des histoires, qu'il s'agisse de la campagne dans
l'histoire du Dr Selwyn ou des différentes villes de Suisse. La meilleure
utilisation d'une ville a été la description de Manchester dans l'histoire de
Max, où j'ai eu l'impression que l'auteur avait bien utilisé la ville. L'auteur
a également un style unique qui consiste à ajouter des images sans aucune
légende, ce qui m'a permis de visualiser un grand nombre de scènes décrites par
l'auteur.
L'histoire que
j'ai le moins aimée est celle d'Amboros, où il y a trop de personnages pour que
l'on se perde dans la mer d'informations et où ils continuent à voyager autour
du monde, allant d'un endroit à l'autre. On a plus l'impression de lire un
carnet de voyage qu'un roman. A moins que ces personnages ne soient entièrement
basés sur des personnes réelles, j'ai eu l'impression que les histoires étaient
inutilement tristes, même des histoires qui, selon moi, n'avaient pas besoin
d'un tel niveau de tristesse pour émouvoir le lecteur (comme l'histoire de
Paul), et au bout d'un moment, cela devient prévisible, j'ai eu le choc en
lisant l'histoire du Dr Selwyn, mais finalement, j'ai commencé à m'attendre à
de tels événements.
Dans l'ensemble,
je dirais qu'il s'agit d'une bonne lecture, qui n'est pas la plus facile, mais
qui contient tout de même quelques histoires intéressantes. J'attribue à ce
livre une note de six sur dix, et je suis certainement intéressé à essayer les
autres romans de l'auteur.
La note – 6/10
Bonne journée,
Andy