Résumé :
« Ala n’est qu’une jeune fille lorsqu’elle
rejoint les Tigres tamouls. A quinze
ans, amoureuse de son général, la voici prête à mourir au combat. Mais l’attentat-suicide
qu’Ala s’apprête à commettre n’aura pas lieu et elle se fait arrêter. Condamnée
à trois ans de prison dans les geôles sri-lankaises, elle tente e se maintenir
vivante, forte d’une sensualité inextinguible et du désir de raconter son histoire.
Miraculeusement libérée, elle n’a d’autre choix que l’exil et file pour
l’Europe. Une autre vie commence. Mais la capitaine Ala, surnommée la sterne,
est-elle vraiment celle qu’elle prétend être ?
Par une audacieuse mise en abyme, La Sterne rouge
explore avec subtilité la question des origines, de l’engagement, de la
violence et de la liberté. C’est aussi un magnifique hommage aux traditions et
à la culture des Tamouls de l’est du Sri Lanka. »
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La Sterne rouge est un roman écrit en tamoul par l’auteur d’origine tamoule-srilankaise,
Antonythasan Jesuthasan. Elle parle d’une jeune fille Ala, qui est de l’est de
l’île de Sri Lanka, qui est une région historiquement
entièrement tamoule mais avec la politique du gouvernement srilankais, dominé
par le peuple majorité de l’île, les cinghalais.es, ça change peu à peu, avec l’aide
des milices cinghalaises là-bas. Après une tragédie personnelle dans sa
famille, Ala n’a plus le choix que rejoindre le groupe rébellion tamoul – le LTTE
(Tigres de libération de l'Îlam tamoul – ou Libération Tigers for the Tamil
Eelam (LTTE) en anglais) surnommé comme « Les Tigers ».
Il y a plusieurs sous-intrigues, comme l’histoire d’amour d’Ala avec son
commandant Sultan Baba, la mission d’Ala tant qu’une militante kamikaze, et
également ses expériences dans les geôles srilankaises et l’amitié qu’elle a eu
sous ces conditions pénibles. Il y a aussi une partie du roman qui parle de son
exil en Europe dans un pays nordique fictif créé par l’auteur avec également
une langue fictive qui s’appelle urövan (qui a l’air comme finlandais ou
estonien).
J’ai beaucoup apprécié le livre, j’ai beaucoup réfléchi sur la question comment
se passe la vie d’un.e kamikaze qui abandonne sa mission, vu qu’il.ellle est
prêt.e à être mort.e et soudainement, il y a une deuxième vie et cet aspect d’Ala
est très intéressant. Je dois préciser ici que j’ai d’origine tamoule indienne moi-même,
et alors, je comprends la lutte de tamoul.e.s srilankais.es plus que quelqu’un.e
qui ne sont pas très au courant de cette partie du monde (et c’est quelque
chose importante dans un des paragraphe à venir).
L’histoire se déroule pendant la guerre civile srilankaise, qui s’est
terminée en 2009. On voit comment pour Ala, sa famille et ses relations avec
des gens sont très importantes, mais la situation ne le permet pas et tout le
temps, elle perd quelq’un.e qui est important.e dans sa vie (jusqu’au fin). Elle
est un personnage complexe et bien développé - qui est sympa mais qui est aussi
prête à accepter n'importe quelle mission pour le bien de son peuple.
Dans la partie du roman qui se déroule en Europe, personnellement, je n’aime
jamais quand un.e aut.eur.ice introduit un pays / concept imaginaire dans un
monde réel, particulièrement dans un roman qui sont beaucoup lié avec l’actualités
de Sri Lanka dans les années 2000s. Cela dit, ce roman est une exception, vu
que j’ai bien aimé la partie fictive, et je ne vais pas révéler pourquoi car ça
va gâcher votre plaisir de lecture, mais, je vais préciser que l’auteur a bien
utilisé ce fait dans le roman.
Je n’aime pas parler trop de moi sur les identités que je n’ai pas choisi
dans mes avis, mais ici, c’est important à préciser – j’ai bien compris le
roman parce que j’ai d’origine tamoule. Mais je ne comprends pas pourquoi la
maison d’édition Zulma ou la traductrice Léticia Ibanez n’a pas donné de notes
de bas de page pour expliquer le contexte. Je vais préciser deux exemples :
« L’information nous est parvenue le 26 décembre … » quelques
lignes plus tard « elle est
venue me demander si « tsunami » était un mot cinghalais. A ses yeux,
ce peuple était responsable de tous les maux de la terre. » - page 146
et 147
Pour moi ou une majorité de gens qui ont une connexion avec un des pays à l’océane
indienne savent que le 26 décembre 2004 est la date de cette tragédie horrible –
de tsunami, mais la traduction a manqué ce contexte, qui peut être difficile
pour quelqu’un.e qui ne connaît pas cette région.
« … crient des slogans « Vive monsieur
Mahinda ! » » - page 190
Encore une fois, pour moi c’est très évident que le roman parle d’ancien président
srilankais, Mahinda Rajapaksa, un politique controversé soutenue par la
majorité cinghalaise pour avoir mis fin à la guerre civile et largement
condamné par les tamouls pour les tactiques brutales et les crimes de guerre
qui ont été commis. Mais encore une fois, je ne sais pas si ça sera clair pour
les autres.
J’ai plusieurs autres exemples mais je crois que la maison d’édition devrait
ajouter un glossaire. Si vous avez lu, veuillez laisser un commentaire sur ce
que vous avez ressenti en lisant ces références.
Pour conclure, ce n’est pas un roman facile à lire, il y a beaucoup de
violence – contre les gens, y compris les femmes et des enfants, etc. qui nous
perturbent beaucoup en le listant. Cela dit, ça peut être une belle découverte
pour les lect.eur.ice.s qui sont intéressé.e.s de voyager autour de monde en bouquinant
et apprendre de notre monde. J’attribue une note de neuf sur dix.
La note – 9/10
Bonne journée
Andy