dimanche 10 décembre 2023

The Dissident Club de Taha Siddiqui et Hubert Maury – avis de lecture

 


Résumé :

« En 2018, le journalise d’investigation pakistanais Taha Siddiqui est victime d’un enlèvement et d’une tentative d’assassinat. Il parvient à fuir et prend le premier avion pour la France… Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a pu pousser le gouvernement pakistanais, s’il s’agit bien de lui, à en arriver là ?

Accompagné du dessinateur et scénariste Hubert Maury, le lauréat du prix Albert-Londres 2014, Taha Siddiqui revient sur sa vie, depuis sa tendre enfance, 35 ans plus tôt, qui, de l’Arabie Saoudite au Pakistan, le verra évoluer dans une culture où la bande dessinée est interdite, pratiquant un islam fondamentaliste, élevé par un père radicalisé.

Taha rêve d’études d’art, de journalisme, d’indépendance au beau milieu d’une famille rigoriste et d’une société faite d’interdits que la jeunesse s’efforce de contourner tant bien que mal. Après le choc des attentats du 11 septembre 2001, et son admission à l’université, entre l’école coranique et la censure, Taha cherche à s’émanciper et, avec courage et détermination, il entre en dissidence et devient journaliste d’investigation. Mais, en étant journaliste, il constitue également une cible.

Chronique d’enfance puis d’adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur le quotidien d’un jeune homme aux prises avec les fondamentalismes religieux les plus sévères. Aussi réjouissant qu’édifiant, ce livre propose une vision sans fard du Pakistan de ces trente dernières années, une réflexion sur les dérives de la pensée religieuse, et avant tout le combat d’un homme pour la liberté. »

The Dissident Club est une bande dessinée qui est l’autobiographie de journaliste pakistanais Taha Siddiqui, lauréat du prix Albert Londres de journalisme en 2014. Les dessins sont faits par le dessinateur Hubert Maury, et il y a beaucoup de différents endroits du monde à dessiner dans cette histoire de Taha Siddiqui, y compris l’Arabe Saoudite, le Pakistan et la France.

Taha Siddiqui est exilé aujourd’hui en France, et la BD commence avec son enlèvement par les gangs engagés par l’armée pakistanaise. C'est à partir de ce moment qu'il remonte le temps pour expliquer ce qui l'a conduit à cette situation, ses débuts en Arabie Saoudite tant qu’enfant et puis sa carrière journaliste à Pakistan. Il est né a Djeddah en Arabe Saoudite d'une famille d'immigré.e.s pakistanai.e.s. Il explique ses défis de grandir dans une société trop conservatrice comme l’Arabe Saoudite et également sa famille, avec son père qui pratique un islam tellement fondamentaliste – par exemple, son père n’a accepté jamais a fêté l’anniversaire de ses enfants car selon lui, c’était contre l’islam. C'est l'histoire de Taha qui grandit, et à travers ses yeux, nous voyons l'évolution de la politique pakistanaise, de la pendaison de l'ancien premier ministre Zulfikar Ali Bhutto aux essais nucléaires réussis à la fin des années 90, avant de retomber dans la dictature militaire sous Pervez Musharaff.  

Pour ce qui ne sont pas très au courant de la situation en Asie du sud, mais quand même intéressé.e à savoir, cette bande dessinée sera une bonne façon de commencer, car avec l’histoire de Taha, vous aurez également un compte rendu de la politique pakistanaise, ses relations avec ses pays voisins, etc. Dans le monde francophone, on a une tendance de mettre tous les pays comme Pakistan, Arabe Saoudite, Bangladesh, etc. comme des « pays musulmans » avec une identité homogène mais la situation là-bas est complètement différent – comme Taha qui s’est senti plus libre à Pakistan qu’en Arabe Saoudite ; car la société pakistanaise est beaucoup moins conservatrice que le royaume arabe.

Cela dit, j’ai profité un peu plus car je suis quelqu’un qui a grandit au pays voisin et également très intéressé par la politique depuis ma jeunesse. Tout d’abord, pour comprendre la situation personnelle de l’auteur, il faut savoir que l’armée pakistanaise a beaucoup de pouvoir à Pakistan et pour mettre en cause l’armée tant qu’un.e journaliste ou même un individu, c’est un grand risque et c’était pris par quelques journalistes comme Taha. Une autre chose par lequel j’ai été un peu choqué par l'omniprésence des organisations terroristes radicales dans la société pakistanaise comme Lashkar-e-Taiba (considéré comme groupe terroriste par le gouvernement pakistanais, indien, de l’union européen, américain, etc.) même dans les famille assez privilégiée comme celle de l’auteur.

Même si c’est différents noms comme des politiques pakistanais.es et ses organisations sont évident.e.s pour moi étant donné que je suis de la région, je ne suis pas sûr si c’est un peu trop d’information pour les francophones qui n’ont pas un lien avec l’Asie du sud (si vous avez lu, laissez un commentaire avec votre avis).

J’ai aussi aimé la partie où sa relation avec sa famille est décrite, avec ses parents (particulièrement son père) et également ses deux frères et sa mère. En fait, ça m’a rappelé les similitudes avec une autre bande dessinée française – l’Arabe du futur – où l’auteur a grandi dans un pays arabe avec deux frères et un père extrémiste et radical (dans l’Arabe du futur – le père d’auteur a adoré les dictateurs comme Saddam Hussein et ici, le père d’auteur a adoré le dictateur pakistanais d’années 80s, Zia Ul-Haq).

La dernière partie de mon avis de lecture, je vais parler sur les dessins d’Hubert Maury, j’ai aimé bien les couleurs utilisé, bien pour distinguer les pays – différents couleurs en arrière-plan pour Pakistan, Arabe Saoudite et France. J’ai également adoré les dessins des villes comme Karachi et Islamabad. La seule chose que j’ai trouvé et le fait que les jeunes femmes dessinées par l’auteur (il y a au moins trois personnes importantes) sont trop identiques et il m'était difficile de les distinguer.

Alors, pour conclure, je vais fortement recommander cette bande dessinée qui nous donne une histoire intéressante de vie de  l’auteur et également, on peut jeter un œil sur la politique de la région de l’Asie du sud. Je donnerai la BD une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

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