mercredi 9 octobre 2024

Pedro Paramo de Juan Rulfo – avis de lecture

 


Résumé :

« On l’a lu d’abord comme un roman « rural » et « paysan », voire comme un exemple de la meilleure littérature «indigéniste». Dans les années soixante et soixante-dix, il est devenu un grand roman « mexicain », puis « latino-américain ». Aujourd’hui, on dit que Pedro Páramo est, tout simplement, l’une des plus grandes œuvres du XX siècle, un classique contemporain que la critique compare souvent au Château de Kafka et au Bruit et la fureur de Faulkner.

Et pour cause : personne ne sort indemne de la lecture de Pedro Páramo. Tout comme Kafka et Faulkner, Rulfo a su mettre en scène une histoire fascinante, sans âge et d’une beauté rare : la quête du père qui mène Juan Preciado à Cómala et à la rencontre de son destin, un voyage vertigineux raconté par un chœur de personnages insolites qui nous donnent à entendre la voix profonde du Mexique, au-delà des frontières entre la mémoire et l’oubli, le passé et le présent, les morts et les vivants. »

A noter : J’ai la traduction anglaise du roman

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Pedro Paramo est un court roman classique mexicain, écrit par l'auteur Juan Rulfo. J'ai été intrigué par le fait que l'avant-propos de mon édition anglaise était écrit par Gabriel Garcia Marquez, ce qui laissait présager le genre de roman auquel je pouvais m'attendre.

Il retrace le voyage de Juan Preciado, qui se rend à Comala, une ville fictive du Mexique, à la recherche de « Pedro Paramo », que la mère de Juan, sur son lit de mort, lui a dit être son père. Il est invité par une connaissance de sa mère qui commence à raconter l'histoire de Pedro Paramo qui est décédé il y a longtemps - une personne influente dans la région qui était le propriétaire du ranch Media Luna, et qui avait eu plusieurs fils avec différentes femmes, mais n'en avait reconnu qu'un seul, Miguel - qui avait créé plusieurs problèmes, notamment en commettant des viols et des meurtres. Juan est également effrayé lorsqu'il finit par réaliser qu'aucune des personnes n'est vivante et qu'il n'a fait qu'interagir avec les fantômes.

J'ai apprécié l'atmosphère de mystère qui entoure le roman - qui est Pedro Paramo et qui sont tous ces gens qui l'entourent ? Juan obtiendra-t-il quelque chose de ce voyage ? L'évolution du personnage de Pedro a été bien menée - lui qui se méfiait de son père parce qu'il le considérait comme incompétent, mais qui devient une figure redoutable de la communauté ; il est également contraint à un mariage dont il ne veut pas en raison des dettes de son père et ne peut pas épouser Susana, la femme qu'il aimait vraiment. Bien qu'il possède un grand domaine, il n'a pas de successeur dont il puisse être fier, étant donné les problèmes que Miguel a causés et qui l'obligent à demander souvent pardon au prêtre. Enfin, son influence est menacée par la révolution que connaît le Mexique à cette époque, où les gens se soulèvent contre le gouvernement qui favorise les propriétaires terriens comme Pedro Paramo.

Mystère mis à part, malgré la longueur relativement courte du roman, il y a plus de dix personnages dignes d'intérêt, chacun ayant suffisamment d'espace pour rester dans votre esprit. Ce livre n'est pas facile à lire - il faut de la concentration pour absorber le réalisme magique autour des fantômes, la narration non linéaire et même un changement de narrateur au cours de l'histoire, mais j'ai trouvé la narration si intéressante que j'ai terminé tout le roman d'une traite, en 90 minutes.

N'ayant pas beaucoup connu la politique mexicaine, il était intéressant de savoir que la société était encore très féodale au début du 20ème siècle et qu'un propriétaire comme Pedro Paramo avait le pouvoir de décider du sort de toute une ville s'il le souhaitait ; il était également bon de voir l'auteur faire allusion à ces aspects politiques et introduire ces éléments dans le roman, le rendant ainsi plus bien.

J'ai déjà lu des œuvres de Gabriel Garcia Marquez et celle-ci m'a beaucoup rappelé Cent ans de solitude. D'après l'avant-propos, je comprends que Marquez lui-même a été motivé pour écrire son chef-d'œuvre après s'être installé à Mexico et avoir découvert Pedro Paramo et d'autres œuvres de Juan Rulfo. Par conséquent, mes attentes après avoir lu cette introduction étaient très élevées et ce roman a certainement répondu à ces attentes.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce roman et cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman en me concentrant pleinement, sans avoir à bouger ou à être distrait par les notifications de mon téléphone. C'est un excellent roman pour ceux qui apprécient les œuvres d'auteurs comme Marquez ou Rushdie ou pour tous ceux qui souhaitent essayer des romans de ce genre, il fait moins de 150 pages et serait donc une lecture assez courte et est fortement recommandé. Sur cette note, j'attribue à ce livre une note de neuf sur dix.

La note – 9/10

Bonne journée
Andy

samedi 5 octobre 2024

Ör d’Audur Ava Olafsdottir – avis de lecture



Résumé :

« Jonas Ebeneser, quarante-neuf ans, divorcé, n’a qu’une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur connaît une crise profonde. Sans plus de réconfort à attendre des trois Gudrun de sa vie, son ex-femme, sa fille et sa propre mère –, il décide de se mettre en route à destination d’un pays abîmé par la guerre, avec sa perceuse en bandoulière et sa caisse à outils pour tout bagage… »

Ör est un roman islandais écrit par Audur Ava Olafsdottir ; le mot « ör » veut dire cicatrice en islandais et notre personnage principal et le narrateur, Jonas Ebeneser a plein de cicatrices dans sa vie. Un homme dans sa cinquantaine d’années, a trois personnes importantes dans sa vie, avec le même prénom. Gudrun la mère, qui est une ancienne professeur de maths et aujourd’hui dans une maison de retraite. Gudrun, sa ex-femme, qui l’a quitté il y a longtemps et finalement, on a Gudrun la fille, qui est une adulte et elle a sa propre vie. Alors, Jonas vend son business, et part vers un pays ravagé par la guerre, afin de poursuivre son seul intérêt, le bricolage. Il a même laissé son portable chez lui avant de partir.

Je vais droit au but, je n’ai pas trop aimé le livre car je n'avais pas l'impression que c'était réel. Oui, ça arrive qu’on est triste avec notre vie, et on essaye a chercher le bonheur ailleurs, mais Jonas, il pars vers un pays fictif qui est détruit par la guerre. J’ai trouvé ce choix d’autrice comme le premier problème, je ne savais pas il est dans quel région du monde – ni avec la description de Hôtel Silence où il s’héberge, ni avec les personnages qu’il aide là-bas ; une jeune femme et son fils avec qui il a trouvé une connexion. Aussi, dans le monde d’aujourd’hui, ce ne serait pas très difficile de découvrir où il se trouve parce qu’évidemment il est sorti en utilisant son passeport islandais et si sa fille a porté une plainte avec la police, elle pourrait lui retrouver facilement (alors, je n’ai pas compris pourquoi elle a pris assez du temps).

Cependant, j’ai bien apprécié le développement du personnage de Jonas, et je pouvais facilement imaginer sa personnalité. La description de sa famille était également réussie. Par ailleurs, plusieurs citations de Jonas sur la guerre m'ont marqué, notamment ses réflexions sur la redondance des conflits. J’ai également apprécié le titre du roman et la décision de la traductrice de conserver le titre islandais tout en en expliquant le sens.

Le livre avait beaucoup de promesses au début, mais comme j’ai dit, les situations ne semblait pas réelles et ça aurait être beaucoup mieux si elle avait choisit une vraie région en guerre. Peut-être c’est le style d’autrice également, que j’ai lu un autre roman d’elle avant ; Miss Islande (cliquez ici afin de lire mon avis), et j’ai trouvé le même problème – l’idée a été intéressant mais l'intrigue semble très improbable.

Pour conclure, j’ai bien apprécié les premiers trentaine de pages mais après j’ai été perdu jusqu’à la fin. Le roman peut être apprécié par les lectuer.ice.s qui aiment lire sur les relations humaines mais pas forcément intéressé.e.s par les situations qui l'entourent (comme la guerre - les causes et la façon dont la société était dans cette région qu'il a choisie). Alors, j’attribue une note de quatre sur dix pour le roman.

La note – 4/10

Bonne journée
Andy

Saison toxique pour les fœtus de Vera Bogdanova – avis de lecture

 


Résumé :

« Nous sommes en Russie, la datcha de la grand-mère est toujours le refuge des familles dont parlait Tolstoï, « qui sont malheureuses chacune à sa façon ». Ici les parents ont vu disparaître l’Union soviétique et ont droit, à la place d’un avenir radieux, au capitalisme sauvage et aux attentats terroristes.

Tout commence en 1995, Jénia a onze ans, elle est en vacances chez sa grand-mère où vient aussi son cousin Ilia, qui en a treize. Cinq ans plus tard, ils boivent de l’alcool pour la première fois, se baladent à moto et sortent en boîte… Encore cinq ans et c’est le premier baiser, la certitude d’être faits l’un pour l’autre malgré tous les obstacles. Les temps ont changé, mais pas les mentalités, pas les parents. Il y a aussi Dacha, la petite sœur d’Ilia, mal-aimée par une mère à la beauté ravageuse « qui ne sait pas choisir les hommes » et qui, comme trop de femmes russes, sera victime de violences conjugales exacerbées par l’alcool. »

Saison toxique pour les fœtus est un roman russe écrit par l’autrice Vera Bodganova. Il y a trois personnages principaux dans le livre : le frère et la sœur, Ilia et Daria, ainsi que leur cousine, Jénia.. Il et elles sont né.es dans les années 80, avant la chute de l’Union Soviétique mais il et elles grandissent en des temps très incertains comme les adolescent.es dans les années qui ont suivi la chute de l'Union soviétique.

Le roman dépeint bien la société russe de cette époque. Par exemple, la mère de Jénia met beaucoup de pression sur sa fille pour qu'elle apprenne l'anglais, perçu comme l'un des rares moyens d'obtenir un emploi stable. Cela dit, il y avait aussi l’aspect politique, les attentats terroristes autour de la Russie par les indépendantistes tchétchènes qui inquiète même les trois enfants pour aller à l’école ou sortir dans les rues. Le roman suivre leurs vies jusqu’à ses trentaines d’années, où ils vivent dans les différentes villes autour du pays et ont une vie difficile – ce que je comprends est une expérience typique et la déception sentie par la génération Y en Russie.

J’ai bien aimé les personnages développé – autour de ses trois cousin.es et ses différents intérêts durant des années, leurs goûts de musique, etc. On a même vu que la génération de leurs parents étaient très conservatrice, qu’on voit pendant un argument entre Jénia et quelqu’un dans sa cinquantaine qui a posé la question pourquoi Jénia n’était pas encore mariée. La façon de narration de l’autrice était intéressant aussi, étant donné qu'il n'était pas linéaire et qu'il faisait des allers-retours dans le temps entre ses trois parties.

Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que même si la politique est essentielle dans le roman, elle n'a abordé aucune des questions controversées en Russie. Si je ne me trompe pas, le nom de Poutine n’a pas été cité même une fois, il n’y avait pas la discussion autour des droits de LGBTQ+, ou sur la question de l’Ukraine. Bien sûr, elle a cité un incident en Ukraine, les manifestations d’Euromaidan en 2014 et comment les parents d’Ilia et Daria ont été dégoûté par les actions d’ukrainien.nes mais pas sur l’autres actes commis par la Russie, comme l’annexion de la Crimée. Peut être le fait que l’autrice habite encore en Russie et le roman est principalement pour un audience russe, sa décision est compréhensible.

Je n’ai pas compris trop de choix de la traductrice d’utiliser un titre si effrayant, vu que le titre russe ne donne pas la même traduction – et selon le site Deepl, ça se traduit comme « La saison des fruits empoisonnés » (Сезон отравленных плодов); si c’est un métaphore que je ne comprends pas et vous connaissez russe, vous pouvez vous exprimer dans la section des commentaires et je vous remercie en avance.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce roman, qui est mon premier ouvrage russe contemporain. Il offre un portrait intéressant de la société post-soviétique. J’ai particulièrement apprécié le personnage de Jénia, avec sa personnalité forte et indépendante. Ce sera une bonne lecture pour ce qui aime lire les romans contemporains d’ailleurs et j’attribue une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

mercredi 2 octobre 2024

Miracle à la combe aux aspics d’Ante Tomic – avis de lecture

 


Résumé :

« A sept kilomètres de Smiljevo, haut dans les montagnes, dans un hameau à l'abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires, alimentaires et sociologiques discutables n'admet ni l'Etat ni les fondements de la civilisation, jusqu'à ce que le fils aîné, Kresimir, en vienne à l'idée saugrenue de se trouver une femme. Bientôt, il devient clair que la recherche d'une épouse est encore plus difficile et hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour la sauvegarde de leur autarcie.

La quête amoureuse du fils aîné des Aspic fait de ce road-movie littéraire une comédie hilarante, où les coups de théâtre s'associent pour accomplir un miracle à la combe aux Aspics. »

Miracle à la combe aux aspics est un roman croate écrit par Ante Tomic. La famille principale dont il parle est la famille Aspic, où le patriarche de la famille vit avec ses trois fils, hors réseau (ils ne paient jamais sa facture d’électricité) dans la montagne en Croatie. Le problème qu’ils ont – il n’y a plus une femme dans la maison après le décès de la mère de la famille et les quatre hommes trouvent la vie est très difficile et ils ne mangent que la polenta tous les jours.

Le fils, Kresimir essaie de changer la situation, il sort dans la ville pour rencontrer du monde et également une femme pour emmener chez la combe aux Aspics. J’ai trouvé l’idée assez drôle et il y avait l’humour dans l’écriture de l’auteur. Il y a également un peu de politique, vu que c’était après la guerre en Yougoslavie et il y avait toujours les tensions entre les Serbes et les Croates, comme on a vu dans une scène au bar pendant le roman – un argument entre Kresimir et un serbe. J’ai aimé comment les personnages féminins dans la vie d’Aspics sont également impliqués dans ce jeu d’évoquer l’humour.

Ce n’est pas un roman très long et j’ai trouvé que c’est une faiblesse, vu qu’il n’y avait pas de développement de personnage sauf celui de Kresimir. J'ai compris également que l’auteur a essayé d’évoquer les rires avec les noms et surnoms de personnages ; Aspic n’est pas un vrai nom de famille mais Il s'agit d'une référence au type de vipère (même si j’ai imaginé d’abord qu’avec une terminaison par « ic », ça a été un vrai nom croate). Même l’autre personnages principaux sont surnommés comme ciboulette, mais je n’ai pas trop compris ces références et peut-être s'est-il perdu dans la traduction.

Pour conclure, j’ai profité bien la première partie du livre, avec l’introduction de la famille et leur combe, mais il y avait trop de personnages sans beaucoup de développement pour en profiter pleinement. Je n’ai pas été ennuyé en lisant le roman et ça a terminé bien ; et alors, j’attribue une note de six sur dix.

 La note – 6/10

Bonne journée
Andy

jeudi 19 septembre 2024

Mahar le lionceau d’Anne Poiret et Lars Horneman – avis de lecture

 


Résumé :

« Mahar n’a que 10 ans lorsque l’Etat islamique le kidnappe au Kurdistan irakien et anéantit une partie de son peuple, les Yézidis. Il va vivre trois ans au sein du califat. Mahar a connu l’endoctrinement des écoles coraniques, la violence des centres d’entraînement pour enfants soldats, l’enfer des combats. À 12 ans, il se battait à Deir ez-Zor, en Syrie, et à Mossoul, en Irak, où il ira jusqu’à se porter candidat à un attentat-suicide. »

Mahar le lionceau est une bande dessinée d’Anne Poiret, journaliste française, illustrée par le scénariste danois Lars Horneman. Il s’agit d’un garçon yézidi qui s’appelle Mahar, qui devient un soldat pour le Daech après leur conquête de Sinjar en Irak par le groupe terroriste. Il est kidnappé lorsqu’il était adolescent et également endoctriné avec les principes d’islam radicale, pour lui rendre contre son propre peuple, les yézidis.

Après le reprise de la ville par la coalition, l’autrice rencontre Mahar dans le camp et il commence a raconter son histoire. La BD est divisée en six chapitres – avec la vie normale à Sinjar avec ses frères et sœurs – jusqu’à l’invasion par Daech, son recrutement, la guerre et son retour éventuel dans les camps établi par l’ONU.

L’histoire a bien montré l’impacte d’une guerre, dans les familles, dans les sociétés – ici, même la famille de Mahar a été séparé et allé partout et c’était même un effort pour réunir la famille. L’autrice a aussi bien montré l’effet d’endoctrinement – comment c’est facile a faire le monde à l’envers pour un adolescent, vu que Mahar est devenu quelqu’un convaincu par les idées de Daech.

J’ai aussi bien adoré les dessins de Lars Horneman – bien colorées et détaillées, particulièrement les cartes qui expliquent le pouvoir et le territoire politique dans la région. J’ai bien apprécié le fait que le visage de Mahar montré par l’autrice et le dessinateur est une tête « imaginaire » vu qu’il est toujours adolescent et sa confidentialité est important.

J’aurais plus apprécié la BD s’il y a avait davantage de conversations montré entre le psychologue de Mahar et lui, après son retour au camp, et comment il a aidé Mahar. L’épilogue a été un peu triste également, qui a bien montré qu’après toutes les invasions fait par les différents pays, il ne reste rien en Irak comme l’opportunité économique pour les jeunes comme Mahar.

Pour conclure, je donnerai une note de huit sur dix pour cette BD.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

jeudi 12 septembre 2024

Trois femmes puissantes de Marie NDiaye – avis de lecture

 


Résumé :

« Trois femmes tentent d’infléchir le cours du destin. Norah, avocate, parviendra-t-elle à innocenter son frère accusé de meurtre à Dara Salam ? Fanta sauvera-t-elle son mari, obsédé par son passé et sa culpabilité ? Khady Demba échappera-t-elle à la misère en se lançant sur les routes de l’exil depuis le Sénégal ? »

Trois femmes puissantes est une anthologie sur trois femmes d’origine sénégalaise – Norah, Fanta et Khady. Chacune de ces femmes a des problèmes différents – Norah, c’est un problème du présent, de sauver son frère tant qu’un avocat ; Fanta pour sauver son mari qui n’arrive pas à vivre dans le présent ou Khady, qui n’est plus acceptée dans sa belle-famille est part du Sénégal, dans un chemin dangereux. Le roman a été reconnu par le prix Goncourt en 2009.

L’autrice a bien écrit son roman et j’ai bien visualisé chaque personnage et leurs alentours lorsqu’elle a décrit, dans la première histoire, de Norah. On voit la vie dans la ville de Dara Salam, y compris leurs coutumes sociales et la position des femmes dans la société.

Cela dit, je n’ai pas apprécié ma lecture. Le premier problème n’est pas la faute de l’autrice – je ne connais pas le contexte autour des familles françaises d’origine sénégalaise et je n’arrive pas à m’identifier avec les problèmes décrits par elle. Mais il existe également des romans où je ne connais rien du tout sur la culture locale mais je suis quand même arrivé à l’apprécier grâce à l’écriture de l’aut.eur.rice.

J’ai pris trois tentatives pour finir cette lecture – la première fois, il y a trois ans et pas pendant ma meilleur état de santé non plus – et je me suis dit que je dois être dans un état d’esprit plus clair afin d’apprécier ce livre. Mais même aujourd’hui, c’était une lecture pénible pour moi.

Les trois histoires ne sont pas de la même taille – l’histoire de deuxième femme – Fanta, est la plus longue et également, la plus ennuyeuse que j’ai trouvé. J’ai eu certains points à apprécier sur l’histoire de Norah et Khady – la détermination de ces deux femmes, et la société que ne l’aide pas. Mais sur Fanta, je n’avais même pas compris comment elle est une femme puissante – j’ai trouvé que son mari Rudy a été un personnage plus important et beaucoup plus cité que Fanta dans la deuxième histoire.

Pour conclure, j’ai trouvé le roman pénible à lire et j’attribue une note de trois sur dix. Le roman n’est pas pour moi.

La note – 3/10

Bonne journée
Andy

jeudi 25 juillet 2024

L’alphabet du silence de Delphine Minoui – avis de lecture

 


Résumé :

« Götkay est professeur à l’université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il est tombé amoureux d’Ayla, avec qui il a une petite fille. Mais la répression féroce menée par le président Erdogan s’abat sur le couple. Un jour, en prison. Révoltée par cette injustice, Ayla décide de reprendre le flambeau. Jusqu’où ira-t-elle pour défendre ses idéaux ? Un roman de colère et d’amour, traversé par l’Histoire. »

L’alphabet du silence est le premier roman de Delphine Minoui, journaliste française qui a travaillé à Moyen-Orient  depuis longtemps. J’ai déjà lu les livres de cette autrice, des essais autour de guerres en Moyen-Orient, comme Les passeurs de livre de Daraya (cliquez ici pour lire mon avis de lecture) qui parle d’une bibliothèque sous-sol gérée par des jeunes hommes sous le bombardement d’Assad en Syrie. Alors, j’ai été intéressé à voir la transition en tant qu’une essayiste vers une romancière.

L’alphabet du silence commence en 2016 à Istanbul, quelques mois après le coup d’état échoué contre Président Erdogan. Götkay, un professeur à Istanbul, est arrêté par l’autorité, dans le cadre des mesures de répression prises par Erdogan contre ses dissidents à la suite du coup d'État. Son crime ? D’avoir signé une pétition en faveur de l’arrêt des opérations militaires contre les Kurdes dans le pays. Il a une jeune famille, sa femme Ayla qui est une prof de français elle-même à Université de Galatasaray à Istanbul, avec une fille de 5 ans, qui est une fille à papa. Ayla se retrouve toute seule, dans un environnement hostile pour les intellectuel.le.s, et bataille contre le système pour libérer son mari.

J’ai aimé l’évolution du personnage d’Ayla, qui devait s’occuper de sa fille (même en disant les mensonges que « papa va revenir bientôt »), et également commencé à s’engager avec d’autres militant.e.s kurdes, comme Azad, tout le temps en bataillant contre le régime d’Erdogan. a relation de la fille avec ses parents est bien décrite par l’autrice, même si on ne voit presque jamais Götkay tout au long de l’intrigue.

Elle a bien donné le contexte également, en expliquant la situation politique en Turquie après le coup d’état. Pour certain.e.s qui ne suivent pas la politique dans le pays, ça peut être utile, quand elle explique le Mouvement Gülen (mouvement dirigé par un religieux turc basé aux États-Unis) – le mouvement accusé par Erdogan pour le coup. Mais c’est également la faiblesse du livre – e comprends que, étant journaliste, elle est habituée à fournir toutes les informations et le contexte comme dans un article de journal, mais c'est parfois trop détaillé pour un roman. Parfois quand j’ai lu sur l’histoire des coups en Turquie et le rôle joué par les militaires, j'ai même oublié que je lisais un roman et j'ai eu l'impression de lire un article.

L’autrice a bien montré la société turque dans le livre – avec les intellectuel.le.s laïques, occidentalisé.e.s, et également la communauté marginalisée comme les kurdes. Peut-être le roman aurait pu être plus nuancé s'il y avait eu un personnage principal issu du milieu des « nationalistes conservateurs turcs » - ceux qui ont tendance à soutenir Erdogan.

Pour conclure, je vais dire que c’est un bon roman à lire, pour ceux qui sont intéressé.e.s par les évènements qui se passe dans cette partie du monde. Vue que j’adore la politique et les romans autour de la politique, j’ai bien aimé le livre. Le message donné par le livre est important – que le silence du peuple est le plus grand atout d'un.e dictat.eur.ice. J’attribuerai une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy