Résumé :
« À l'aube du premier siècle, aux marges de
l'Empire romain, la jeune Junil travaille dans la librairie de son père
tyrannique. Elle fabrique des rouleaux de papyrus aux côtés d’esclaves qui lui
apprennent à lire. Les vers du grand Ovide, surtout, éveillent en elle des
émotions puissantes.
Bientôt contrainte de fuir l’Empire, Junil
embarque avec trois amis esclaves dans un voyage périlleux au cœur des terres
barbares. Mais qui sont au juste ces barbares ? Et si, au bout du chemin, ce
n’était nul autre que le poète exilé, Ovide en personne, qui les attendait ?
Junil est un conte moderne, le récit d’une quête
de liberté et de tendresse face à un monde implacable. Avec ce roman devenu un
véritable phénomène public en Catalogne, Joan-Lluís Lluís nous offre un hommage
vibrant au pouvoir émancipateur des histoires. »
Junil est un roman catalan de Joan-Lluís Lluís, connu pour ses romans et
essais en catalan. Il s’agit d’un roman historique qui se déroule à l’époque
romaine. Junil est une jeune fille dont le père, abusif, envisage de la vendre
comme esclave ou de l’envoyer dans un bordel. Ce père tient une librairie à
Nyala, où Junil apprend le métier en côtoyant des esclaves et des hommes
libres, parmi lesquels un poète et un ancien gladiateur. L’un des esclaves,
Trident, lui enseigne la lecture, et elle se passionne pour la poésie d’Ovide,
qui fait partie des ouvrages de la librairie.
À la suite d’un événement, Junil et son entourage – Trident, Ovide et
Dirmini le gladiateur – doivent fuir Nyala. Ils et elles se lancent alors dans
une aventure à la recherche du pays des Alains.
C’est une belle histoire d’aventure avec de nombreux personnages, chacun et
chacune portant en soi un passé marqué par l’oppression ou l’esclavage.
L’entourage de Junil découvre la liberté pour la première fois, malgré les
dangers omniprésents du voyage. Bien que l’intrigue se déroule sous l’Empire
romain et que les protagonistes quittent ses frontières, il ne s’agit pas d’un
roman politique, mais plutôt d’un récit d’aventure, d’amitié et parfois
d’amour.
Cependant, je ne qualifierais pas ce livre de roman historique à proprement
parler, car il est difficile de situer précisément les villes et villages
mentionnés, à l’exception de Tomis – l’actuelle Constanța en Roumanie. Tomis
est évoquée dans le récit pour raconter l’histoire d’un personnage, mais
l’intrigue ne s’y déroule jamais.
J’ai trouvé intéressant que l’esclavage soit présenté comme une réalité
tellement ancrée dans l’Empire que les personnages eux-mêmes peinent à imaginer
un endroit sans esclaves – notamment le pays des Alains, qu’ils et elles jugent
presque inconcevable.
Le choix de ne pas s’appuyer sur une cartographie précise de l’époque est à
la fois une force et une faiblesse : une force, car il permet de se concentrer
davantage sur les personnages et leur évolution ; une faiblesse, car il donne
parfois l’impression de lire une aventure dans un monde imaginaire. En tant que
roman d’aventure, le récit regorge de rencontres au fil du voyage, et certaines
figures secondaires rejoignent même le groupe de fugitifs, ce qui peut parfois
rendre le suivi des personnages un peu difficile.
Si le titre met en avant Junil, j’ai trouvé que son importance diminuait
progressivement au fil du récit. Certes, c’est à cause d’elle qu’ils et elles
doivent fuir Nyala, mais j’ai trouvé que des personnages comme Dirmini, Ovide
et Trident étaient mieux développés et plus marquants. En revanche, Junil reste
relativement énigmatique : peu d’éléments permettent de cerner sa personnalité
ou d’observer son évolution au cours du voyage.
En conclusion, j’ai apprécié cette lecture, bien que certaines parties
m’aient semblé ardues. Celles et ceux qui aiment la poésie y trouveront un
intérêt particulier, car les vers attribués au personnage d’Ovide y sont
fréquemment cités. Je lui attribue une note de sept sur dix.
La note – 7/10
Bonne journée
Andy
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