Résumé :
« On l’a bien oublié, le spectacle de
mesdames Massu et Salan présidant des cérémonies de dévoilement à Alger à la
fin des années 1950. Et le temps où les suffragettes vantaient l’œuvre civilisatrice
des femmes blanches aux colonies. Portant, à une époque où la loi interdit aux
filles voilées d’aller à l’école au nom des droits des femmes, il serait bon de
s’en souvenir. Ce livre rappelle l’héritage ambigu du mouvement féministe
français, ses affinités stratégiques avec le projet impérial, son aveuglement
face à la double oppression de celles qui sont à la fois femmes et non
blanches. Autant d’impasses dont il ne s’est pas encore sorti, comme on peut le
voir dans l’escalade islamophobe au nom du féminisme, ou encore dans les
campagnes internationales contre l'homophobie qui se focalisent sur les pays de
"l'axe du mal". Évoquer une actuelle "instrumentalisation du
féminisme à des fins racistes" ne suffit pas. Comprendre la collusion
d'intérêts entre le mouvement féministe blanc dominant et le pouvoir raciste,
tel est le but scandaleusement nécessaire de ce livre. »
Les féministes blanches et l’empire est un essai écrit par les étudiant.e.s
Félix Boggio Ewanjé-Epée et Stella Magliani-Belkacem. Elle et il explorent l’histoire
du féminisme, particulièrement en France, et sa relation avec l’empire.
Comme n’importe quel mouvement social, les bénéfices d’un reforme va
toucher d’abord les personnes privilégiées, ici, ces les femmes blanches de l’empire.
Les aut.eur.ice.s montrent également comment la langue utilisée par la média
francophone génère une mauvaise perceptions, si c’est une femme blanche tuée
par son conjoint.e, c’est un « homicide » et si c’est dans une
famille d’origine arabe, c’est un « crime d’honneur ». Il et elle expliquent
également comment le féminisme est souvent instrumentalisé pour stigmatiser les
minorités, tant que personnes non civilisées qui ne respectent pas des femmes,
en ignorant toutes les atroces contre les femmes dans sa propre communauté.
L’essai est divisé en six chapitres facile à lire, qui expliquent comment
le féminisme et utilisé pour des fins racistes par certain.e.s, l’hégémonie occidentale
sur l’idée, et l’hypocrisie. Comme n’importe quel essai, je ne suis pas complètement
d’accord avec tous de ses arguments mais je vais dire qu’ils ont bien construit.
Par exemple, un des arguments qu’il et elle ont été fait contre l’instrumentalisation
de laïcité dans l’école publique – c’est possible que les personnes plus
impactées sont des filles de famille conservatrice de la confession musulmane,
mais, pour le moment, toutes les religions sont interdites. Si c’était pour cibler
une communauté, c’est un point de débat.
Le livre a introduit quelques idées intéressantes, et je les vois moi-même
dans les débats publiques – l’extrême droite utilisent souvent les droits de la
communauté LGBTQ+, femmes, etc. tout en ne respectant pas ces droits eux même –
mais utilisé uniquement en mauvaise foi pour cibler certaines communautés.
Pour conclure, je vais dire que c’est un essai bien rédigé et facile à
lire, dans un sujet politique très important. J’attribuerai une note de sept
sur dix.
La note – 7/10
Bonne journée
Andy
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