lundi 28 octobre 2024

Plaidoyer pour les intellectuels de Jean-Paul Sartre – avis de lecture

 


Résumé :

« Pourquoi rééditer ce petit livre paru en 1972 alors que nous vivons à une époque marquée par un désenchantement généralisé à l’égard des intellectuels ?

Parce qu’il était nécessaire de rappeler la définition de l’« intellectuel universel » défendue par Sartre. Comme celle-ci a été souvent caricaturée, il fallait revenir à la source et mettre en relief ses lignes de force.

Jean-Paul Sartre pose ici trois questions importantes – et tente d’y répondre : qu’est-ce qu’un intellectuel ? Quelle est sa fonction ? L’écrivain est-il un intellectuel ?

Point de repère pour comprendre ce que sont devenus les intellectuels depuis les années 1970, ce plaidoyer offre aussi des arguments à ceux qui veulent encore défendre leur cause aujourd’hui. »

Plaidoyer pour les intellectuels est un essai écrit par le philosophe français, Jean-Paul Sartre. Il répond à la question qui est un.e intellectuel.le et à quoi sert ces intellectuel.le.s d’aujourd’hui. Cet essai est basé sur les conférences qu’il a fait dans les années 60s, dans un contexte historique – pendant la décolonisation et même après la guerre d’Algérie où Sartre a encouragé les soldats français à déserter ses postes en Algérie.

Dans cet essai, pour une majorité, il parle sur la définition d’un intellectuel.le. C’est évident que dans la société d’aujourd’hui ou dans les années 60s, les médias n'aiment pas les personnes qui s'éloignent sensiblement de l'establishment, au point que le mot « intellectuel.le » est souvent utilisé comme une insulte. Avec ses trois conférences, il essaie à nous expliquer ; d’abord, qui est un.e intellectuel.le, fonction de cet.te intellectuel.le, et si un.e écrivain.e est un intellectuel. Je crois que c’est un sujet très important et aujourd’hui, on a plusieurs personnes politiques qui se moquent de l'expertise et de l'intellectuel, en particulier de l'extrême droite (comme on l'a vu lors de la pandémie de Covid-19).

J’ai trouver l’idée de son essai intéressante et également importante mais a-t-il vraiment faire plaidoyer pour les intellectuels ? A mon avis, malheureusement, la réponse est non. J’ai trouvé que l’auteur a tombé beaucoup sous le piège de définir chaque mot qu’il a utilise – une majorité du chapitre qui a expliqué la fonction d’un.e intellectuel.le a parlé plus sur la définition de mot « fonction » ou la « société ». J’aurai préféré si il a donné des exemples pertinents de son époque, la persecution des intellectuel.les pendant son ère et comment il fait plaidoyer pour ces personnes qui ont subi.

C’était aussi une déception pour moi, grâce à son profil, j’ai attendu des arguments très profonds en défendant les intellectuel.les. Ce livre n'a pas eu d'impact sur moi, étant donné que je suis quelqu'un qui a de la sympathie pour les intellectuels. Je peux donc dire en toute confiance que ce livre peut, au mieux, prêcher à un.e converti.e, mais pas influencer ceux qui ont des opinions négatives sur les intellectuels. En le considérant, j’attribue cet essai une note de quatre sur dix.

La note – 4/10

Bonne journée
Andy

mercredi 9 octobre 2024

Pedro Paramo de Juan Rulfo – avis de lecture

 


Résumé :

« On l’a lu d’abord comme un roman « rural » et « paysan », voire comme un exemple de la meilleure littérature «indigéniste». Dans les années soixante et soixante-dix, il est devenu un grand roman « mexicain », puis « latino-américain ». Aujourd’hui, on dit que Pedro Páramo est, tout simplement, l’une des plus grandes œuvres du XX siècle, un classique contemporain que la critique compare souvent au Château de Kafka et au Bruit et la fureur de Faulkner.

Et pour cause : personne ne sort indemne de la lecture de Pedro Páramo. Tout comme Kafka et Faulkner, Rulfo a su mettre en scène une histoire fascinante, sans âge et d’une beauté rare : la quête du père qui mène Juan Preciado à Cómala et à la rencontre de son destin, un voyage vertigineux raconté par un chœur de personnages insolites qui nous donnent à entendre la voix profonde du Mexique, au-delà des frontières entre la mémoire et l’oubli, le passé et le présent, les morts et les vivants. »

A noter : J’ai la traduction anglaise du roman

Click here to read my review in English

Pedro Paramo est un court roman classique mexicain, écrit par l'auteur Juan Rulfo. J'ai été intrigué par le fait que l'avant-propos de mon édition anglaise était écrit par Gabriel Garcia Marquez, ce qui laissait présager le genre de roman auquel je pouvais m'attendre.

Il retrace le voyage de Juan Preciado, qui se rend à Comala, une ville fictive du Mexique, à la recherche de « Pedro Paramo », que la mère de Juan, sur son lit de mort, lui a dit être son père. Il est invité par une connaissance de sa mère qui commence à raconter l'histoire de Pedro Paramo qui est décédé il y a longtemps - une personne influente dans la région qui était le propriétaire du ranch Media Luna, et qui avait eu plusieurs fils avec différentes femmes, mais n'en avait reconnu qu'un seul, Miguel - qui avait créé plusieurs problèmes, notamment en commettant des viols et des meurtres. Juan est également effrayé lorsqu'il finit par réaliser qu'aucune des personnes n'est vivante et qu'il n'a fait qu'interagir avec les fantômes.

J'ai apprécié l'atmosphère de mystère qui entoure le roman - qui est Pedro Paramo et qui sont tous ces gens qui l'entourent ? Juan obtiendra-t-il quelque chose de ce voyage ? L'évolution du personnage de Pedro a été bien menée - lui qui se méfiait de son père parce qu'il le considérait comme incompétent, mais qui devient une figure redoutable de la communauté ; il est également contraint à un mariage dont il ne veut pas en raison des dettes de son père et ne peut pas épouser Susana, la femme qu'il aimait vraiment. Bien qu'il possède un grand domaine, il n'a pas de successeur dont il puisse être fier, étant donné les problèmes que Miguel a causés et qui l'obligent à demander souvent pardon au prêtre. Enfin, son influence est menacée par la révolution que connaît le Mexique à cette époque, où les gens se soulèvent contre le gouvernement qui favorise les propriétaires terriens comme Pedro Paramo.

Mystère mis à part, malgré la longueur relativement courte du roman, il y a plus de dix personnages dignes d'intérêt, chacun ayant suffisamment d'espace pour rester dans votre esprit. Ce livre n'est pas facile à lire - il faut de la concentration pour absorber le réalisme magique autour des fantômes, la narration non linéaire et même un changement de narrateur au cours de l'histoire, mais j'ai trouvé la narration si intéressante que j'ai terminé tout le roman d'une traite, en 90 minutes.

N'ayant pas beaucoup connu la politique mexicaine, il était intéressant de savoir que la société était encore très féodale au début du 20ème siècle et qu'un propriétaire comme Pedro Paramo avait le pouvoir de décider du sort de toute une ville s'il le souhaitait ; il était également bon de voir l'auteur faire allusion à ces aspects politiques et introduire ces éléments dans le roman, le rendant ainsi plus bien.

J'ai déjà lu des œuvres de Gabriel Garcia Marquez et celle-ci m'a beaucoup rappelé Cent ans de solitude. D'après l'avant-propos, je comprends que Marquez lui-même a été motivé pour écrire son chef-d'œuvre après s'être installé à Mexico et avoir découvert Pedro Paramo et d'autres œuvres de Juan Rulfo. Par conséquent, mes attentes après avoir lu cette introduction étaient très élevées et ce roman a certainement répondu à ces attentes.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce roman et cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman en me concentrant pleinement, sans avoir à bouger ou à être distrait par les notifications de mon téléphone. C'est un excellent roman pour ceux qui apprécient les œuvres d'auteurs comme Marquez ou Rushdie ou pour tous ceux qui souhaitent essayer des romans de ce genre, il fait moins de 150 pages et serait donc une lecture assez courte et est fortement recommandé. Sur cette note, j'attribue à ce livre une note de neuf sur dix.

La note – 9/10

Bonne journée
Andy

samedi 5 octobre 2024

Ör d’Audur Ava Olafsdottir – avis de lecture



Résumé :

« Jonas Ebeneser, quarante-neuf ans, divorcé, n’a qu’une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur connaît une crise profonde. Sans plus de réconfort à attendre des trois Gudrun de sa vie, son ex-femme, sa fille et sa propre mère –, il décide de se mettre en route à destination d’un pays abîmé par la guerre, avec sa perceuse en bandoulière et sa caisse à outils pour tout bagage… »

Ör est un roman islandais écrit par Audur Ava Olafsdottir ; le mot « ör » veut dire cicatrice en islandais et notre personnage principal et le narrateur, Jonas Ebeneser a plein de cicatrices dans sa vie. Un homme dans sa cinquantaine d’années, a trois personnes importantes dans sa vie, avec le même prénom. Gudrun la mère, qui est une ancienne professeur de maths et aujourd’hui dans une maison de retraite. Gudrun, sa ex-femme, qui l’a quitté il y a longtemps et finalement, on a Gudrun la fille, qui est une adulte et elle a sa propre vie. Alors, Jonas vend son business, et part vers un pays ravagé par la guerre, afin de poursuivre son seul intérêt, le bricolage. Il a même laissé son portable chez lui avant de partir.

Je vais droit au but, je n’ai pas trop aimé le livre car je n'avais pas l'impression que c'était réel. Oui, ça arrive qu’on est triste avec notre vie, et on essaye a chercher le bonheur ailleurs, mais Jonas, il pars vers un pays fictif qui est détruit par la guerre. J’ai trouvé ce choix d’autrice comme le premier problème, je ne savais pas il est dans quel région du monde – ni avec la description de Hôtel Silence où il s’héberge, ni avec les personnages qu’il aide là-bas ; une jeune femme et son fils avec qui il a trouvé une connexion. Aussi, dans le monde d’aujourd’hui, ce ne serait pas très difficile de découvrir où il se trouve parce qu’évidemment il est sorti en utilisant son passeport islandais et si sa fille a porté une plainte avec la police, elle pourrait lui retrouver facilement (alors, je n’ai pas compris pourquoi elle a pris assez du temps).

Cependant, j’ai bien apprécié le développement du personnage de Jonas, et je pouvais facilement imaginer sa personnalité. La description de sa famille était également réussie. Par ailleurs, plusieurs citations de Jonas sur la guerre m'ont marqué, notamment ses réflexions sur la redondance des conflits. J’ai également apprécié le titre du roman et la décision de la traductrice de conserver le titre islandais tout en en expliquant le sens.

Le livre avait beaucoup de promesses au début, mais comme j’ai dit, les situations ne semblait pas réelles et ça aurait être beaucoup mieux si elle avait choisit une vraie région en guerre. Peut-être c’est le style d’autrice également, que j’ai lu un autre roman d’elle avant ; Miss Islande (cliquez ici afin de lire mon avis), et j’ai trouvé le même problème – l’idée a été intéressant mais l'intrigue semble très improbable.

Pour conclure, j’ai bien apprécié les premiers trentaine de pages mais après j’ai été perdu jusqu’à la fin. Le roman peut être apprécié par les lectuer.ice.s qui aiment lire sur les relations humaines mais pas forcément intéressé.e.s par les situations qui l'entourent (comme la guerre - les causes et la façon dont la société était dans cette région qu'il a choisie). Alors, j’attribue une note de quatre sur dix pour le roman.

La note – 4/10

Bonne journée
Andy

Saison toxique pour les fœtus de Vera Bogdanova – avis de lecture

 


Résumé :

« Nous sommes en Russie, la datcha de la grand-mère est toujours le refuge des familles dont parlait Tolstoï, « qui sont malheureuses chacune à sa façon ». Ici les parents ont vu disparaître l’Union soviétique et ont droit, à la place d’un avenir radieux, au capitalisme sauvage et aux attentats terroristes.

Tout commence en 1995, Jénia a onze ans, elle est en vacances chez sa grand-mère où vient aussi son cousin Ilia, qui en a treize. Cinq ans plus tard, ils boivent de l’alcool pour la première fois, se baladent à moto et sortent en boîte… Encore cinq ans et c’est le premier baiser, la certitude d’être faits l’un pour l’autre malgré tous les obstacles. Les temps ont changé, mais pas les mentalités, pas les parents. Il y a aussi Dacha, la petite sœur d’Ilia, mal-aimée par une mère à la beauté ravageuse « qui ne sait pas choisir les hommes » et qui, comme trop de femmes russes, sera victime de violences conjugales exacerbées par l’alcool. »

Saison toxique pour les fœtus est un roman russe écrit par l’autrice Vera Bodganova. Il y a trois personnages principaux dans le livre : le frère et la sœur, Ilia et Daria, ainsi que leur cousine, Jénia.. Il et elles sont né.es dans les années 80, avant la chute de l’Union Soviétique mais il et elles grandissent en des temps très incertains comme les adolescent.es dans les années qui ont suivi la chute de l'Union soviétique.

Le roman dépeint bien la société russe de cette époque. Par exemple, la mère de Jénia met beaucoup de pression sur sa fille pour qu'elle apprenne l'anglais, perçu comme l'un des rares moyens d'obtenir un emploi stable. Cela dit, il y avait aussi l’aspect politique, les attentats terroristes autour de la Russie par les indépendantistes tchétchènes qui inquiète même les trois enfants pour aller à l’école ou sortir dans les rues. Le roman suivre leurs vies jusqu’à ses trentaines d’années, où ils vivent dans les différentes villes autour du pays et ont une vie difficile – ce que je comprends est une expérience typique et la déception sentie par la génération Y en Russie.

J’ai bien aimé les personnages développé – autour de ses trois cousin.es et ses différents intérêts durant des années, leurs goûts de musique, etc. On a même vu que la génération de leurs parents étaient très conservatrice, qu’on voit pendant un argument entre Jénia et quelqu’un dans sa cinquantaine qui a posé la question pourquoi Jénia n’était pas encore mariée. La façon de narration de l’autrice était intéressant aussi, étant donné qu'il n'était pas linéaire et qu'il faisait des allers-retours dans le temps entre ses trois parties.

Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que même si la politique est essentielle dans le roman, elle n'a abordé aucune des questions controversées en Russie. Si je ne me trompe pas, le nom de Poutine n’a pas été cité même une fois, il n’y avait pas la discussion autour des droits de LGBTQ+, ou sur la question de l’Ukraine. Bien sûr, elle a cité un incident en Ukraine, les manifestations d’Euromaidan en 2014 et comment les parents d’Ilia et Daria ont été dégoûté par les actions d’ukrainien.nes mais pas sur l’autres actes commis par la Russie, comme l’annexion de la Crimée. Peut être le fait que l’autrice habite encore en Russie et le roman est principalement pour un audience russe, sa décision est compréhensible.

Je n’ai pas compris trop de choix de la traductrice d’utiliser un titre si effrayant, vu que le titre russe ne donne pas la même traduction – et selon le site Deepl, ça se traduit comme « La saison des fruits empoisonnés » (Сезон отравленных плодов); si c’est un métaphore que je ne comprends pas et vous connaissez russe, vous pouvez vous exprimer dans la section des commentaires et je vous remercie en avance.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce roman, qui est mon premier ouvrage russe contemporain. Il offre un portrait intéressant de la société post-soviétique. J’ai particulièrement apprécié le personnage de Jénia, avec sa personnalité forte et indépendante. Ce sera une bonne lecture pour ce qui aime lire les romans contemporains d’ailleurs et j’attribue une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

mercredi 2 octobre 2024

Miracle à la combe aux aspics d’Ante Tomic – avis de lecture

 


Résumé :

« A sept kilomètres de Smiljevo, haut dans les montagnes, dans un hameau à l'abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires, alimentaires et sociologiques discutables n'admet ni l'Etat ni les fondements de la civilisation, jusqu'à ce que le fils aîné, Kresimir, en vienne à l'idée saugrenue de se trouver une femme. Bientôt, il devient clair que la recherche d'une épouse est encore plus difficile et hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour la sauvegarde de leur autarcie.

La quête amoureuse du fils aîné des Aspic fait de ce road-movie littéraire une comédie hilarante, où les coups de théâtre s'associent pour accomplir un miracle à la combe aux Aspics. »

Miracle à la combe aux aspics est un roman croate écrit par Ante Tomic. La famille principale dont il parle est la famille Aspic, où le patriarche de la famille vit avec ses trois fils, hors réseau (ils ne paient jamais sa facture d’électricité) dans la montagne en Croatie. Le problème qu’ils ont – il n’y a plus une femme dans la maison après le décès de la mère de la famille et les quatre hommes trouvent la vie est très difficile et ils ne mangent que la polenta tous les jours.

Le fils, Kresimir essaie de changer la situation, il sort dans la ville pour rencontrer du monde et également une femme pour emmener chez la combe aux Aspics. J’ai trouvé l’idée assez drôle et il y avait l’humour dans l’écriture de l’auteur. Il y a également un peu de politique, vu que c’était après la guerre en Yougoslavie et il y avait toujours les tensions entre les Serbes et les Croates, comme on a vu dans une scène au bar pendant le roman – un argument entre Kresimir et un serbe. J’ai aimé comment les personnages féminins dans la vie d’Aspics sont également impliqués dans ce jeu d’évoquer l’humour.

Ce n’est pas un roman très long et j’ai trouvé que c’est une faiblesse, vu qu’il n’y avait pas de développement de personnage sauf celui de Kresimir. J'ai compris également que l’auteur a essayé d’évoquer les rires avec les noms et surnoms de personnages ; Aspic n’est pas un vrai nom de famille mais Il s'agit d'une référence au type de vipère (même si j’ai imaginé d’abord qu’avec une terminaison par « ic », ça a été un vrai nom croate). Même l’autre personnages principaux sont surnommés comme ciboulette, mais je n’ai pas trop compris ces références et peut-être s'est-il perdu dans la traduction.

Pour conclure, j’ai profité bien la première partie du livre, avec l’introduction de la famille et leur combe, mais il y avait trop de personnages sans beaucoup de développement pour en profiter pleinement. Je n’ai pas été ennuyé en lisant le roman et ça a terminé bien ; et alors, j’attribue une note de six sur dix.

 La note – 6/10

Bonne journée
Andy

jeudi 19 septembre 2024

Mahar le lionceau d’Anne Poiret et Lars Horneman – avis de lecture

 


Résumé :

« Mahar n’a que 10 ans lorsque l’Etat islamique le kidnappe au Kurdistan irakien et anéantit une partie de son peuple, les Yézidis. Il va vivre trois ans au sein du califat. Mahar a connu l’endoctrinement des écoles coraniques, la violence des centres d’entraînement pour enfants soldats, l’enfer des combats. À 12 ans, il se battait à Deir ez-Zor, en Syrie, et à Mossoul, en Irak, où il ira jusqu’à se porter candidat à un attentat-suicide. »

Mahar le lionceau est une bande dessinée d’Anne Poiret, journaliste française, illustrée par le scénariste danois Lars Horneman. Il s’agit d’un garçon yézidi qui s’appelle Mahar, qui devient un soldat pour le Daech après leur conquête de Sinjar en Irak par le groupe terroriste. Il est kidnappé lorsqu’il était adolescent et également endoctriné avec les principes d’islam radicale, pour lui rendre contre son propre peuple, les yézidis.

Après le reprise de la ville par la coalition, l’autrice rencontre Mahar dans le camp et il commence a raconter son histoire. La BD est divisée en six chapitres – avec la vie normale à Sinjar avec ses frères et sœurs – jusqu’à l’invasion par Daech, son recrutement, la guerre et son retour éventuel dans les camps établi par l’ONU.

L’histoire a bien montré l’impacte d’une guerre, dans les familles, dans les sociétés – ici, même la famille de Mahar a été séparé et allé partout et c’était même un effort pour réunir la famille. L’autrice a aussi bien montré l’effet d’endoctrinement – comment c’est facile a faire le monde à l’envers pour un adolescent, vu que Mahar est devenu quelqu’un convaincu par les idées de Daech.

J’ai aussi bien adoré les dessins de Lars Horneman – bien colorées et détaillées, particulièrement les cartes qui expliquent le pouvoir et le territoire politique dans la région. J’ai bien apprécié le fait que le visage de Mahar montré par l’autrice et le dessinateur est une tête « imaginaire » vu qu’il est toujours adolescent et sa confidentialité est important.

J’aurais plus apprécié la BD s’il y a avait davantage de conversations montré entre le psychologue de Mahar et lui, après son retour au camp, et comment il a aidé Mahar. L’épilogue a été un peu triste également, qui a bien montré qu’après toutes les invasions fait par les différents pays, il ne reste rien en Irak comme l’opportunité économique pour les jeunes comme Mahar.

Pour conclure, je donnerai une note de huit sur dix pour cette BD.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

jeudi 12 septembre 2024

Trois femmes puissantes de Marie NDiaye – avis de lecture

 


Résumé :

« Trois femmes tentent d’infléchir le cours du destin. Norah, avocate, parviendra-t-elle à innocenter son frère accusé de meurtre à Dara Salam ? Fanta sauvera-t-elle son mari, obsédé par son passé et sa culpabilité ? Khady Demba échappera-t-elle à la misère en se lançant sur les routes de l’exil depuis le Sénégal ? »

Trois femmes puissantes est une anthologie sur trois femmes d’origine sénégalaise – Norah, Fanta et Khady. Chacune de ces femmes a des problèmes différents – Norah, c’est un problème du présent, de sauver son frère tant qu’un avocat ; Fanta pour sauver son mari qui n’arrive pas à vivre dans le présent ou Khady, qui n’est plus acceptée dans sa belle-famille est part du Sénégal, dans un chemin dangereux. Le roman a été reconnu par le prix Goncourt en 2009.

L’autrice a bien écrit son roman et j’ai bien visualisé chaque personnage et leurs alentours lorsqu’elle a décrit, dans la première histoire, de Norah. On voit la vie dans la ville de Dara Salam, y compris leurs coutumes sociales et la position des femmes dans la société.

Cela dit, je n’ai pas apprécié ma lecture. Le premier problème n’est pas la faute de l’autrice – je ne connais pas le contexte autour des familles françaises d’origine sénégalaise et je n’arrive pas à m’identifier avec les problèmes décrits par elle. Mais il existe également des romans où je ne connais rien du tout sur la culture locale mais je suis quand même arrivé à l’apprécier grâce à l’écriture de l’aut.eur.rice.

J’ai pris trois tentatives pour finir cette lecture – la première fois, il y a trois ans et pas pendant ma meilleur état de santé non plus – et je me suis dit que je dois être dans un état d’esprit plus clair afin d’apprécier ce livre. Mais même aujourd’hui, c’était une lecture pénible pour moi.

Les trois histoires ne sont pas de la même taille – l’histoire de deuxième femme – Fanta, est la plus longue et également, la plus ennuyeuse que j’ai trouvé. J’ai eu certains points à apprécier sur l’histoire de Norah et Khady – la détermination de ces deux femmes, et la société que ne l’aide pas. Mais sur Fanta, je n’avais même pas compris comment elle est une femme puissante – j’ai trouvé que son mari Rudy a été un personnage plus important et beaucoup plus cité que Fanta dans la deuxième histoire.

Pour conclure, j’ai trouvé le roman pénible à lire et j’attribue une note de trois sur dix. Le roman n’est pas pour moi.

La note – 3/10

Bonne journée
Andy

jeudi 25 juillet 2024

L’alphabet du silence de Delphine Minoui – avis de lecture

 


Résumé :

« Götkay est professeur à l’université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il est tombé amoureux d’Ayla, avec qui il a une petite fille. Mais la répression féroce menée par le président Erdogan s’abat sur le couple. Un jour, en prison. Révoltée par cette injustice, Ayla décide de reprendre le flambeau. Jusqu’où ira-t-elle pour défendre ses idéaux ? Un roman de colère et d’amour, traversé par l’Histoire. »

L’alphabet du silence est le premier roman de Delphine Minoui, journaliste française qui a travaillé à Moyen-Orient  depuis longtemps. J’ai déjà lu les livres de cette autrice, des essais autour de guerres en Moyen-Orient, comme Les passeurs de livre de Daraya (cliquez ici pour lire mon avis de lecture) qui parle d’une bibliothèque sous-sol gérée par des jeunes hommes sous le bombardement d’Assad en Syrie. Alors, j’ai été intéressé à voir la transition en tant qu’une essayiste vers une romancière.

L’alphabet du silence commence en 2016 à Istanbul, quelques mois après le coup d’état échoué contre Président Erdogan. Götkay, un professeur à Istanbul, est arrêté par l’autorité, dans le cadre des mesures de répression prises par Erdogan contre ses dissidents à la suite du coup d'État. Son crime ? D’avoir signé une pétition en faveur de l’arrêt des opérations militaires contre les Kurdes dans le pays. Il a une jeune famille, sa femme Ayla qui est une prof de français elle-même à Université de Galatasaray à Istanbul, avec une fille de 5 ans, qui est une fille à papa. Ayla se retrouve toute seule, dans un environnement hostile pour les intellectuel.le.s, et bataille contre le système pour libérer son mari.

J’ai aimé l’évolution du personnage d’Ayla, qui devait s’occuper de sa fille (même en disant les mensonges que « papa va revenir bientôt »), et également commencé à s’engager avec d’autres militant.e.s kurdes, comme Azad, tout le temps en bataillant contre le régime d’Erdogan. a relation de la fille avec ses parents est bien décrite par l’autrice, même si on ne voit presque jamais Götkay tout au long de l’intrigue.

Elle a bien donné le contexte également, en expliquant la situation politique en Turquie après le coup d’état. Pour certain.e.s qui ne suivent pas la politique dans le pays, ça peut être utile, quand elle explique le Mouvement Gülen (mouvement dirigé par un religieux turc basé aux États-Unis) – le mouvement accusé par Erdogan pour le coup. Mais c’est également la faiblesse du livre – e comprends que, étant journaliste, elle est habituée à fournir toutes les informations et le contexte comme dans un article de journal, mais c'est parfois trop détaillé pour un roman. Parfois quand j’ai lu sur l’histoire des coups en Turquie et le rôle joué par les militaires, j'ai même oublié que je lisais un roman et j'ai eu l'impression de lire un article.

L’autrice a bien montré la société turque dans le livre – avec les intellectuel.le.s laïques, occidentalisé.e.s, et également la communauté marginalisée comme les kurdes. Peut-être le roman aurait pu être plus nuancé s'il y avait eu un personnage principal issu du milieu des « nationalistes conservateurs turcs » - ceux qui ont tendance à soutenir Erdogan.

Pour conclure, je vais dire que c’est un bon roman à lire, pour ceux qui sont intéressé.e.s par les évènements qui se passe dans cette partie du monde. Vue que j’adore la politique et les romans autour de la politique, j’ai bien aimé le livre. Le message donné par le livre est important – que le silence du peuple est le plus grand atout d'un.e dictat.eur.ice. J’attribuerai une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

Le triomphe des imbéciles de Samir Kacimi - avis de lecture

 


Résumé :

“ Le président a fait un cauchemar. Tous les habitants sont alors convoqués pour que soient identifiés - et mis hors d'état de nuire - les premiers rôles de ce rêve perturbant. Dans l'envers de ce songe absurde, une étrange épidémie touche le pays : tous, des plus puissants aux plus démunis, perdent leur capacité à lire et à écrire. Qui faudra-t-il hisser au pouvoir pour gouverner cette nation d'analphabètes ?


Un jeu de massacre jubilatoire, peuplé de personnages truculents, véritables rois de la combine qui n'ont plus rien à perdre, dans ce monde où la bêtise fait loi. ”

Le triomphe des imbéciles est une satire politique écrite en arabe par l’auteur algérien, Samir Kacimi. Le roman commence avec une prémisse bizarre – avec une étrange épidémie sur laquelle la population a perdu sa capacité à lire est devenue analphabète. Le livre est divisé dans deux parties, où on a la première partie à la base d’un rêve de personnage principal, Djamel Hamidi. Dans le deuxième livre du roman, Djamel Hamidi devient le président du pays et l’auteur se concentre sur l’absurdité autour de son entourage et sa politique.

J’ai été attiré par la quatrième de couverture écrit par la maison d’édition – la satire politique est un des mes genres favoris. Ça m’a intéressé davantage car c’est en Algérie, un pays sur lequel je n’ai pas trop d’information (sauf l’histoire de la colonisation imposée par mon pays malheureusement) et lire un roman d’un auteur connu du pays sera une bonne façon de m’introduire à connaître l’histoire et la politique du pays.

Mais le problème est l’écriture employée par l’auteur, il a introduit trop de personnages dans la première cinquantaine des pages et je n’ai suivi personne sauf Djamel Hamidi. Je ne suis pas entièrement d’accord avec certain.e .s aut.eur.rice.s qui utilisent le rêve dans le roman qui n’est pas trop lié avec le monde réel du personnage principal. En fait, le rêve de Djamel Hamidi était presque 50% du livre.

D’abord, je pensais manqué le contexte pour apprécier le livre, mais j’ai changé d’avis après avoir réalisé que j’ai bien profité les romans de Gabriel Garcia Marquez même si je n’ai pas eu trop de connaissance de la politique en Colombie. Dans un bon roman, on peut bien profiter la lecture même sans savoir le contexte, et en fait, le roman devrait nous inciter à rechercher sur l’histoire et enrichir notre expérience et connaissance. Ce roman a complètement échoué à le faire.

Avec la situation actuelle en Algérie, je comprends que l’auteur ne peut pas trop faire la satire sans attirer l’attention du régime actuel là-bas. Je dois donc reconnaître qu'il a réussi à faire un commentaire politique sans attaquer directement une personnalité politique actuelle. Il n’a même pas directement cité le nom de la France, même si les symboles associés avec du pays sont satirisés comme La Marseillaise ou la langue française.

Pour conclure, j’ai eu une lecture pénible. Le roman pouvait être mieux si l’auteur a concentré que dans la satire à la place d’introduire trop de personnages avec ceux qui je n’ai pas pu associer mes sympathies. Même la politique n’a pas été trop important dans le livre, il s’agissait du pouvoir, mais pas forcément la politique parce que les discussions entre les personnages était une question de pouvoir et non de politique ou d'idéologie. Alors, je ne peux donner que une note de trois sur dix.

La note – 3/10

Bonne journée
Andy

lundi 22 juillet 2024

Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson – avis de lecture



Résumé :  

« Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. 

Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. 
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. 
Mais un amour, quand même. 
Un amour immense et tenu secret. 
Qui a fini par me rattraper. »

Arrête avec tes mensonges est un roman autobiographique de romancier Philippe Besson. Il s’agit de personnage principal de ce roman, Philippe, que j’imagine est l’auteur lui-même, et son histoire de sa jeunesse jusqu’à l’âge adulte. Il habite dans un village pas loin de Bordeaux, et parle de son premier amour avec Thomas, et également parle sur la difficulté qu’il a eu pour suivre une relation homosexuelle dans l’année 1980s.  

Après un moment, Thomas passe à autre chose, et le couple est séparé, Philippe est allé pour suivre son diplôme à Bordeaux et puis à Paris. Mais la séparation lui a impacter toujours, et mêmes dans les années 2000, quand il est devenu un romancier assez connu, et il introduit souvent « Thomas » comme un des personnages dans ses romans. Ce roman va jusqu'au milieu des années 2010 et traite de la façon dont Philippe finit par l'accepter, ce qui pourrait être qualifié d'histoire de passage à l'âge adulte. 

Même si c’était une histoire typique, avec les jeunes hommes qui rencontrent les difficultés d’accepter leur sexualité, j’ai trouvé que la narration a été facile à lire avec une histoire assez universelle. Le choix d’auteur d'utiliser sa propre histoire était un choix intéressant vu qu’il appartient aux lect.eur.ice.s d'interpréter dans quelle mesure l'intrigue est réel et dans quelle mesure elle est romancée. 

Ce n’est même pas la première fois que j’ai lu un roman de Philippe Besson, j’ai lu Un instant d’abandon il y a 5 ans (cliquez ici pour lire mon avis de lecture) et le sentiment que j’ai eu immédiatement après avoir lu le livre était le fait que c’est un roman mal recherché par l’auteur, ni le village en Cornouaille (Royaume-Uni) ni les personnages me semblait réels. Par hasard, le même roman a été cité par l’auteur dans ce roman, en disant qu’il a écrit Un instant d’abandon avec un intrigue qui se passe en Cornouille, une région britannique qu’il n’est jamais allé, et connaît personne de là-bas, et a écrit seulement pour faire face à sa séparation.  

La fin a été assez intéressante et différente, même si j’ai cru que c’était improbable. L’auteur a aussi bien montré la différence au niveau de classe sociale en France, Philippe qui vient d’une classe bourgeoisie, et Thomas de classe moyenne, vu que le premier et allé aux grandes écoles, et vécu dans un milieu qui accepte sa sexualité plus que le milieu de Thomas. J’ai trouvé cette différence entre les deux personnages principaux hyper intéressant.  

Pour conclure, c’est un bon roman pour une lecture vite (j’ai fini dans deux jours) et pour les gens qui aiment les autres romans d’auteur, celui-ci sera un bon choix pour savoir plus sur le choix qu’il a fait sur ses différentes intrigues pendant sa carrière. J’attribuerai une note de sept sur dix pour le roman.  

La note – 7/10 

Bonne journée 
Andy 

mardi 18 juin 2024

Veganwashing de Jérôme Segal – avis de lecture

 


Résumé :

« Le véganisme a le vent en poupe, mais lorsque Tesla propose des habitacles en cuir végétal ou quand des antispécistes s’allient à l’extrême droite, cette cause est utilisée pour cacher les aspects moins reluisants de certains groupes. Calqué sur le greenwashing qui dénonce les stratégies de communication permettant aux entreprises polluantes de redorer leur image, le terme « veganwashing » dénonce une récupération similaire. Il apparaît pour la première fois en Israël en 2013, en réaction à une campagne de soutien au gouvernement Nétanyahou pour ses relatives avancées dans la cause animale – une contestation qui résonne d’autant plus fort lorsque, dix ans plus tard, l’état-major israélien traite les Palestiniens d’animaux pour justifier leur génocide.

Quelles sont les caractéristiques qui font du véganisme, qui répond pourtant à une réelle urgence, un mouvement si vulnérable aux récupérations politiques ? Pour que la cause animale ne soit plus pervertie, il convient de démasquer le veganwashing, t c’est ce à quoi cet ouvrage tente de contribuer. »

Veganwashing est un essai écrit par le chercheur et journaliste Jérôme Segal, qui a déjà écrit sur le sujet d’antispécisme. Ici, il explore et explique le phénomène de « veganwashing », ou plusieurs pays, entreprises et les politiques utilisent véganisme pour blanchir son image. Dans le livre, il commence par donner l’exemple de Tesla, la marque américaine de voitures électriques qui a introduit les intérieurs végans – qui coûtera 30 000 $ plus cher si vous allez les choisir. On sait bien que le propriétaire du Tesla, le milliardaire Elon Musk, n’a rien à voir avec le véganisme ou l’environnement, que le fait qu’ici il a trouvé un marché qui sera rentable pour lui.

Le livre est divisé en quatre chapitres principaux – l’état des lieux sur le véganisme, la naissance du concept de veganwashing, le mariage entre véganisme et le capitalisme et finalement à propos des mouvements radicaux autour du véganisme. La naissance est bien expliquée par l’auteur, et avec l’actualités en ce moment, il a bien fait comment les pays comme Israël utilise le véganisme pour nettoyer son image – qui nomme même des fonctionnaires pour promouvoir le véganisme, mais cette propagande aide à détourner l'attention du monde des violations des droits humain.e.s en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et même en Israël. J’ai critiqué la partie de son dernier livre (Animal Radical) sur Israël – vous pouvez le lire en cliquant ici vous pouvez le lire en cliquant ici, mais je crois que ce livre remet les pendules à l'heure.

J’ai trouvé le lien entre veganwashing et capitalisme expliqué par l’auteur intéressant, particulièrement avec l’invention de cette catégorie fléxitarien.ne. L'auteur explique que si les entreprises du secteur de la viande s'inquiètent des mouvements en faveur du véganisme, elles sont satisfaites du concept de fléxitarisme, étant donné que ce terme est largement dénué de sens puisque les gens continuent à consommer de la viande comme avant. Plusieurs autres exemples aussi ont été donnés par l’auteur pour montrer comment les différents entreprises utilise le véganisme pour cibler un nouveau marché (en gardant toutes les autres pratiques contre le mouvement du véganisme – décrit par l’auteur comme « un idiot utile du capitalisme »).

Selon vos intérêts, vous pourriez trouver certaines parties du livre plus intéressantes que les autres. Par exemple, j’ai eu beaucoup d’informations dans les premiers trois chapitres – avec l’histoire, le phénomène du veganwashing et également le lien avec capitalisme. Cela dit, j’ai survolé une majeure partie du dernier chapitre qui a concentré sur les différents mouvements culturel, autour de la musique, cinéma, etc. – qui n’est pas mon domaine d’intérêt – mais si c’est votre truc, merci de laisser un commentaire exprimant votre sentiment sur le quatrième chapitre.

Pour conclure, c’est une lecture courte mais pas forcement facile étant donné qu'il est dense, en ce qui concerne le niveau d'information présenté. J’ai bien profité en lisant ce livre et l'on peut en déduire qu'il faut être vigilant lorsqu'on évalue un « produit végane » d'une grande entité, pour savoir si elle fait réellement partie du mouvement ou si elle est en train de laver son image par veganwashing. Compte tenu de tous ces éléments, j'attribue à ce livre une note de huit sur dix.

La note – 8/10

Bonne journée
Andy

mercredi 22 mai 2024

Dix questions sur l’antifascisme de La Horde – avis de lecture

 


Résumé :

« A la fois mouvement d’autodéfense et mouvement d’émancipation, pratique politique d’action directe, d’information, d’éducation populaire et de contre-culture, l’antifascisme est bien plus varié que l’image qu’il renvoie dans les médias ou dans le monde politique, où on se plaît à le caricaturer. En dix chapitres, ce livre présente l’histoire et l’actualité de la lutte antifasciste, ainsi que les enjeux auxquels elle doit faire face. Il a pour ambition de donner suffisamment d’éléments à la fois théoriques et pratiques afin de présenter l’antifascisme dans sa complexité, sa richesse, mais aussi ses contradictions. »

Dix questions sur l’antifascisme est un livre qui répond aux questions souvent posées sur ce sujet par les gens, écrit par le collectif antifasciste français, La Horde. Comme le titre de livre indique, les contenus suivent la même structure comme indiqué par le titre, avec dix différentes questions et un chapitre dédié pour chaque question.

Il faut préciser d’abord que même si le titre est assez générique, le livre se concentre beaucoup sur la France. Pour moi, c’est une bonne chose car jusqu’aujourd’hui, j’ai lu beaucoup sur cette question d’un point de vue américain ou anglais, mais pas français. Les aut.eur.ice.s introduisent d’abord la définition d’antifascisme et puis, la montée de puissance d’extrême droite en France.

Puis, le livre parle d’antifascisme d’hier, pendant le début 20ème siècle jusqu’à la fin et puis, l’antifascisme de nos jours et pourquoi le mouvement est toujours pertinent, avec la banalisation d’extrême droite en France en ce moment (2024). Le livre donne aussi l’indices aux lect.eur.ice.s comment et pourquoi être antifasciste et plusieurs mouvements qui sont là en France pour participer et nous impliquer.

L’importance de ce sujet est bien montré par l’équipe La Horde, comment les fascistes ont gagné le terrain le dernier siècle avec la complaisance de la société et nous tombons dans le même piège aujourd'hui.

Le livre est facile à comprendre pour les gens qui sont inquiets par l’évènements soit en Europe ou aux Etats-Unis et un bon guide pour commencer. Les dix questions sont aussi bien choisi, car elle nous donnent les astuces pour agir aujourd’hui et également apprendre de notre histoire afin qu’on ne répète pas la même.

Une des choses que j’ai trouvé un peu difficile est le fait qu’il n’y a pas un glossaire des abréviations dans le livre. Peut être toutes les abréviations utilisées par les aut.eur.ice.s sont évidentes mais pour moi, si c’est une abréviation que je ne connais pas, il est bien qu’ils.elles sont précisé.e.s pour la première fois mais une deuxième ou troisième fois, on n’a plus et vu qu’il y a trop d’abréviations, c’est parfois difficile à suivre. Un exemple – « En 1964, une scission de la FEN crée le mouvement Occident… » (page 43) - oui, c’est précisé avant que FEN ça veut dire Fédération des étudiants nationalistes mais ce n’est pas pratique pour tourner la page chaque fois à l’arrière pour retrouver

La deuxième chose, toutes les « dix questions » ne peuvent pas intéresser tout le monde, j’imagine. J’ai apprécié beaucoup l’histoire, l’origine et comment on peut agir aujourd’hui, en revanche, je ne suis pas trop intéressé par les groups punks qui font leur activisme – je respect ce qu’ils.elles font, mais ce n’est pas mon truc et j'ai été un peu déconnecté dans ces sections. Peut-être, pour certain.e.s, cette déconnexion va être retrouver dans une des autres questions.

Pour conclure, j’ai eu une bonne lecture et c’était vraiment sympa de lire l’histoire de fascisme et le mouvement antifasciste en France. Pour la prochaine édition, ça sera mieux avec un glossaire comme cité avant. J’attribuerai une note de sept sur dix.

La note – 7/10

Bonne journée
Andy