Résumé :
« Dans une société où la surveillance de
tous, sous l'oeil vigilant de la police, est l'affaire de chacun, le chimiste
Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l'État Mondial l'outil de
contrôle total qui lui manquait. En privant l'individu de son dernier jardin
secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent
d'entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de
surmonter, au prix d'un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera
remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si le rêve des derniers
résistants, une mystérieuse cité fondée sur la confiance, n'en était pas un ?
Kallocaïne est le chaînon manquant entre Fahrenheit 451, Le meilleur des mondes
et 1984. Dès 1940, la dystopie visionnaire de Karin Boye interroge les limites,
s'il y en a, du contrôle que peut exercer un État totalitaire sur ses citoyens. »
A noter : C’est un roman écrit en suédois et
j’ai lu sa traduction anglaise
Kallocaïne est un roman dystopique écrit par l'autrice suédoise Karin Boye
durant l'entre-deux-guerres. L’histoire se déroule dans un futur dystopique où
un gouvernement mondial, traduit en anglais par l’Etat mondial, exerce un
contrôle absolu. Ce régime est, à bien des égards, inspiré de l'Union
soviétique. L’autrice écrit ce roman dans les années 1930, à une époque où la
bataille idéologique fait rage entre le modèle individualiste de marché des Etats-Unis
et le modèle collectif soviétique, et elle en propose ici une vision
dystopique.
Le personnage principal, Leo Kall, est un scientifique travaillant pour
l’armée de l’Etat mondial. Patriote fervent, il est convaincu que tous les
traîtres doivent être « éliminés » pour préserver le régime. Il met au point un
sérum qui, une fois injecté, contraint la personne à dire la vérité et à
révéler toutes ses pensées opposées au régime. Il baptise cette invention de
son propre nom : Kallocaïne. Cependant, il est aussi un personnage profondément
anxieux, persuadé que sa femme est amoureuse de son supérieur, Rissen. Obsédé
par l'idée d’obtenir la vérité d’elle, il se retrouve entraîné dans une spirale
de problèmes qui constituent le cœur du roman.
Pour ma part, ce roman ne m’a pas convaincu ; j’ai trouvé que l’univers
créé par l’autrice manquait de connexion avec la réalité. J’aurais aimé en
apprendre davantage sur le fonctionnement de cet Etat mondial, mais l’intrigue
se déroule principalement dans une salle d’interrogatoire où Leo administre la
Kallocaïne aux épouses de soldats pour obtenir des informations sur eux. Il n’y
a aucune indication sur l’événement qui a conduit à la consolidation de cet Etat,
ni de descriptions du quotidien : à quoi ressemblait le paysage, quel temps
faisait-il, comment les habitant.es occupaient-ils leur temps libre (même s’il
s’agissait de regarder des émissions de propagande, par exemple) ?
J’ai trouvé l’idée de base intéressante, surtout dans le contexte
historique de l’époque, où certains pays s’orientaient vers une économie
planifiée et une société collectiviste, et où l’autrice imagine une version
dystopique de cette évolution. Cependant, elle semble hésiter entre construire
son univers et explorer les insécurités de Leo, et au final, elle ne parvient à
approfondir ni l’un ni l’autre.
Ce n’est pas un roman très long, mais j’ai trouvé sa lecture laborieuse. La
science-fiction et les romans dystopiques ne sont pas mon genre de
prédilection, mais je pense lui avoir donné une chance honnête. Pour un lecteur
comme moi, le livre aurait pu mieux fonctionner si l’autrice avait clairement
choisi un axe principal et relégué l’autre à un rôle secondaire au lieu de
tenter d’équilibrer les deux. Alors, j’attribue au roman la note de trois sur
dix.
La note – 3/10
Bonne journée,
Andy
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